Émile Raymond, premier étudiant-chercheur de l’histoire de Solutions Novika, a créé de A à Z ce qui semblait encore impossible : un détecteur de selles et d’urine dans les couches des usagers en milieu hospitalier. Ce petit dispositif simple d’usage a même été coiffé de deux récompenses récemment, en plus d’avoir prouvé une certaine fiabilité en CHSLD.
L’idée à l’origine de ce projet est le fruit d’une collaboration entre le programme d’étude d’Émile Raymond, technologie du génie physique, et celui de soins infirmiers au Cégep de La Pocatière.
Finissant au sein du profil « recherche-études », le jeune homme de Saint-Denis-De La Bouteillerait a travaillé depuis un an à développer un prototype autour de cette idée, à la suite de sa sélection comme étudiant-chercheur par Solutions Novika.
« On me proposait deux projets différents. J’ai choisi celui-là, car contrairement à l’autre, tout était à construire », explique l’étudiant-chercheur.
Émile Raymond a été supervisé dans ses travaux par Luc Landry, directeur de section électronique et logiciel chez Solutions Novika. L’objectif du projet était d’en arriver à un produit simple d’usage pour le personnel infirmier et à la fois non dérangeant pour les patients.
Le boîtier ainsi développé, appelé Nez artificiel, peut s’accrocher sur le lit de l’usager. Muni de plusieurs capteurs, il est en mesure de détecter plusieurs types de gaz qui confirment à l’infirmière la présence d’urine ou de selles dans la couche de l’usager.
« Avec les tests réalisés en CHSLD, on s’est aperçu que certains types de gazs n’étaient pas détectables. Au final, ce n’est pas bien grave, car dans tous les cas, que ce soit des selles ou des urines, l’infirmière doit procéder au changement de la couche », résume Émile.
La fiabilité du prototype développé par Émile Raymond est tout de même saisissante. Les gaz liés aux défections fécales sont captés dans 70 % des cas; ceux liés aux urines, beaucoup plus subtiles, entre 40 et 50 %.
« Le travail d’Émile n’a pas été fait en vain, car un client pourrait cogner à la porte de Solutions Novika et demander de développer quelque chose de semblable. Les recherches et les tests effectués par Émile nous serviraient alors de bases pour développer un autre produit pratiquement similaire et encore plus infaillible », ajoute Luc Landry.
Récompenses
Loin d’être passé sous silence, le travail d’Émile Raymond, Conception, validation et essai clinique d’un système de détection des incontinences, a été récompensé de deuxièmes prix lors de compétitions d’envergure provinciale.
Le premier lui a été décerné par l’Association pour la recherche au collégial et lui a valu une bourse de 1250 $, le 8 mai dernier. Le second lui a été remis dans le volet Nature et technologie par le Fonds de recherche du Québec.
Il ne fait pas de doute que l’expérience enrichissante vécue par Émile Raymond dans la dernière année a joué positivement dans son désir de poursuivre dans cette branche à l’Université de Sherbrooke, où il entamera à l’automne un baccalauréat en génie robotique.
Celui qui avait déjà une imprimante 3D à la maison, avant même d’entrer au cégep, a trouvé chaussure à son pied en joignant le programme de technologie du génie physique il y a trois ans.
« Le dosage entre la théorie et la pratique était juste parfait », dit-il.
Le profil « recherche-études » lié à technologie du génie physique est une plus-value qui distingue le Cégep de La Pocatière des autres établissements collégiaux qui offrent également ce programme technique, reconnaît Sarah Chouinard, conseillère pédagogique à la recherche.
Les centres collégiaux de transfert de technologie liés au Cégep de La Pocatière comme Biopterre, OPTECH ou encore Solutions Novika sont les établissements désignés pour accueillir ces étudiants-chercheurs.
Dans la prochaine année, Solutions Novika souhaite accueillir deux autres étudiants-chercheurs, dont un en technologie du génie physique et un deuxième en techniques de l’informatique.