L’arrêt constaté des travaux sur les terrains du futur quartier du Havre a fait jaser cet été. L’ancien Domaine des Oblats semblait laissé à lui-même, et des rumeurs d’abandon du projet ont circulé, ce qui a poussé le maire de La Pocatière Vincent Bélanger à publier une mise au point le 20 septembre dernier.
Il affirme par communiqué que de nouvelles orientations ont été prises par rapport au projet initial. Les promoteurs Sylvain Duclos et Darryll Samuels auraient jugé plus rentable, plutôt que de rénover le bâtiment pour y aménager une trentaine de condos locatifs, de construire sur le même site un ensemble de cinq habitations de neuf logements chacune. « Ceci occasionnera la démolition totale de l’immeuble existant », peut-on lire dans le communiqué.
En entrevue à la radio de CHOX-FM le 23 septembre dernier, le courtier immobilier Sébastien Demers, qui a été mandaté par les promoteurs pour la location des unités résidentielles, a apporté quelques précisions. On apprend ainsi qu’alors que des travaux avaient été effectués pour retirer la toiture, des formalités administratives liées au ministère de l’Environnement ont forcé l’arrêt temporaire des travaux. Durant un an et demi, le toit nu a été soumis aux intempéries, ce qui a mené à la décision de démolir l’édifice.
Un choix réfléchi
Ce n’est pas une question de coût, selon Sébastien Demers. « Ça coûtera probablement plus cher de démolir et de reconstruire à neuf, mais les promoteurs préfèrent quand même cette option-là », a-t-il affirmé au micro de Diane Bouchard. Le permis pour la démolition a déjà été accordé par la ville, et celle-ci commencera en octobre.
Les travaux seront réalisés par l’entreprise des promoteurs, spécialisée en démolition et recyclage des matériaux. « C’est très important de le dire : tout, tout, tout sera recyclé et donné à ceux qui le veulent », souligne M. Demers. On érigera ensuite — au printemps 2025 selon les prévisions — quatre ou cinq multiplex de neuf logements chacun. « Le nombre de logements par édifice n’est pas coulé dans le béton. Ce sont les rapports d’analyse sur la capacité du réseau d’égout qui détermineront le nombre d’immeubles. »
Sébastien Demers a également souligné que la hauteur des immeubles sera limitée pour ne pas obstruer la vue sur le fleuve. « La hauteur sera au maximum la même que celle de l’édifice actuel. »
Délais normaux
Un projet de cette envergure est soumis à une multitude de règlements, d’autorisations et de permis où se chevauchent les juridictions de plusieurs organismes et institutions. Y souscrire est souvent la source de retards, et c’est ce qui se produit dans le cas du quartier du Havre. « C’est un immense projet. Quand on mêle de grosses firmes de génie civil, le ministère de l’Environnement, Hydro-Québec, ça occasionne des délais, et les rumeurs disent que le projet est tombé. Le projet n’est pas tombé, il a dû être repensé pour se conformer à la capacité du réseau d’égout. »
Selon le courtier immobilier, le projet est toujours très attendu par de nombreux citoyens, entre autres des aînés qui souhaitent vendre leur résidence sans nécessairement aller en maison de retraite, et qui espèrent davantage de logements pour éviter de devoir s’exiler hors de la région, comme c’est trop souvent le cas à l’heure actuelle.