Natif de Saint-Jean-Port-Joli, Philippe Aubert de Gaspé est l’auteur de deux livres qui font partie aujourd’hui du patrimoine littéraire du Québec.
Philippe Aubert de Gaspé (1786-1871) vient d’un milieu aisé et bien en vue à Québec et sur la Côte-du-Sud. Après de brillantes études et son admission au barreau, il pratique comme avocat à Québec. En raison de ses dépenses excessives et d’acquisitions immobilières importantes, il se retrouve fortement endetté. Incapable de payer ses dettes, il est poursuivi par ses créanciers et fait de la prison à partir du 29 mai 1838. Libéré en 1841 à la suite de longues démarches, il rejoint sa famille à Saint-Jean-Port-Joli et hérite de la seigneurie de Port-Joly en 1842, à la suite du décès de sa mère, Catherine Tarieu de Lanaudière.
Dans les années suivantes, Aubert de Gaspé passe ses étés à Saint-Jean-Port-Joli et commence à écrire. À partir de ses souvenirs et de ses rencontres avec des historiens de Québec, il publie en 1863 le roman Les Anciens Canadiens dont le cadre se situe à Québec et à Saint-Jean-Port-Joli. Trois ans plus tard, il publie ses Mémoires.
Les Mémoires de Philippe Aubert de Gaspé rassemblent des souvenirs précédant ses déboires avec la justice. Le livre comprend un grand nombre d’anecdotes et de faits historiques, parfois accompagnés de dialogues réels ou fictifs. L’auteur nous présente des personnages qui l’ont marqué. Il affectionne particulièrement les membres de la famille Taché qu’il visite régulièrement à Kamouraska. Il ne manque pas de décrire les mœurs et les tabous de la société rurale, ses voyages de pêche au lac Trois-Saumons, et ses « tournées de cour » jusqu’à Kamouraska. Il fait aussi des commentaires sur l’arrivée de nouveaux objets tels que les poêles à bois. Bref, la lecture de ce livre nous permet de découvrir le regard que porte Philippe Aubert de Gaspé sur une partie de son passé.