De la téléconsultation infirmière au CHSLD de Sainte-Perpétue

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Le CHSLD de Sainte-Perpétue prendra part à un projet-pilote qui permet à une infirmière d’assurer durant la nuit un suivi auprès du personnel en place par le biais d’un iPad.

Il s’agit d’une solution mise en place pour contrer la pénurie de main-d’œuvre. Le Syndicat a réagi fortement et s’oppose vivement à la mise en place de la téléconsultation, qui « va à l’encontre des ratios sécuritaires en CHSLD », estime-t-on.

Le comité des usagers de Montmagny-L’Islet a pour sa part rappelé sa présence si des familles s’inquiétaient ou avait des questions en lien avec les services offerts. Le projet de téléconsultation permettra à une infirmière de garde la nuit de soutenir l’infirmière auxiliaire présente au CHSLD en voyant directement le résident pour lequel on demande son soutien, et ce, grâce à un iPad.

« Par exemple, l’infirmière auxiliaire pourrait communiquer avec l’infirmière de garde pour un résident qui se plaindrait de douleur à une jambe. L’infirmière auxiliaire pourrait aller auprès du résident et montrer la jambe de ce dernier à l’infirmière afin qu’elle fasse une évaluation visuelle, donner les conseils à l’infirmière auxiliaire ou se déplacer au besoin », explique le CISSS de Chaudière-Appalaches pour résumer le projet-pilote.

La coordonnatrice clinico-administrative Maryse Lachance ajoute que depuis l’été, on avait recours à l’occasion à cette façon de faire, mais par téléphone. La tablette ajoute le visuel, si par exemple une évaluation doit être faite suite à une chute ou pour mieux voir l’état du patient.

« À Sainte-Perpétue, présentement tous les postes d’infirmières sont pourvus, c’est juste qu’on a des congés de maternité et de maladie qu’on n’a pas pu remplacer. Le but n’est pas de retirer les infirmières de nuit dans les centres d’hébergement », poursuit-elle. Elle ajoute que si l’infirmière de soir quitte et qu’un résident est instable, la garde en téléconsultation est annulée.

Le projet-pilote avec le iPad débutera à la fin mars. D’autres CHSLD du Québec y participeront.

Une habitude ?

Le Syndicat de son côté craint que le recours à cette mesure risque de devenir une habitude. « Ce qu’on sait qui va arriver, c’est une pratique qui ne sera pas exceptionnelle, ça va être courant. Ce n’est pas vrai que si on est capable d’envoyer des infirmières dans le nord, on n’est pas capable d’en envoyer à 20 kilomètres », a dit Laurier Ouellet, président du Syndicat des professionnelles en soins de Chaudière-Appalaches. Il propose différentes solutions, dont amener les jeunes infirmières dans les CHSLD et ramener des infirmières de CHSLD nommées cadre sur le plancher.

En réaction, les familles se sont posé quelques questions, a pu constater le comité des usagers de l’endroit. Si le comité n’est pas là pour prendre position sur un projet, on rappelle « qu’on est les yeux et les oreilles des gens qui habitent les CHSLD. On est là pour rassurer les résidents et les diriger vers les bonnes ressources », a confié Lise Vachon, présidente du comité.

Le comité a déjà été informé depuis plusieurs semaines du déploiement de ce projet pilote dans le CHSLD de Sainte-Perpétue. On dit exercer déjà une vigilance active quant à ce projet pour s’assurer que les résidents du CHSLD de Sainte-Perpétue soient traités avec dignité et professionnalisme, dans le respect de leurs droits.

« La communication avec le CISSS de Chaudière-Appalaches est fluide et transparente : les préoccupations et les questions sont adressées quotidiennement et la collaboration est satisfaisante avec les différents acteurs concernés », a-t-elle ajouté.