Les quelques élus contactés à la suite de la démission de Marie-Eve Proulx à titre de ministre déléguée au Développement économique régional déplorent unanimement la situation. Selon eux, c’est un accès direct aux portes du gouvernement que le comté vient de perdre.
Le maire de Saint-Jean-Port-Joli Normand Caron est de ceux qui déplorent cette perte de représentation au conseil des ministres. Les fonctions de Mme Proulx comme ministre déléguée au Développement économique régional permettaient à la région d’avoir des liens faciles avec le ministère de l’Économie et de l’Innovation. « Il va falloir passer par des chemins plus tortueux à partir de maintenant », a-t-il déclaré.
Selon lui, Marie-Eve Proulx a encore la légitimité de poursuivre comme députée de Côte-du-Sud. À un an et demi des prochaines élections provinciales, ce n’est pas dans l’intérêt des électeurs de la région de perdre quelqu’un qui a déjà une connaissance des dossiers et de la mécanique de fonctionnement. « Quelqu’un de nouveau nous obligerait à recommencer à zéro », poursuit-il.
Sylvain Hudon, maire de La Pocatière, est aussi d’avis que Marie-Eve Proulx a la légitimité de poursuivre comme députée de Côte-du-Sud. Il croit toutefois qu’il faut lui donner la chance de s’expliquer au sujet des allégations portées à son endroit. « La transparence est la clé. Autrement, des situations comme celles-là ne font qu’alimenter le cynisme des gens et c’est toute la classe politique qui en paie le prix », rappelle-t-il.
À même titre que Normand Caron qui souhaite un ministre provenant de Chaudière-Appalaches comme responsable de sa région, Sylvain Hudon a le même souhait pour le Bas-Saint-Laurent. « Ça prend quelqu’un qui connaît notre région, nos réalités et qui est capable de prendre rapidement le pouls de la population. »
Les préfets
Le préfet de la MRC de L’Islet et maire de Saint-Adalbert René Laverdière a été plus avare de commentaires concernant la démission de Marie-Eve Proulx. « Je ne commenterai pas davantage, d’autant plus qu’il y a beaucoup d’éléments qu’on ignore. On va continuer notre travail avec elle à titre de députée de Côte-du-Sud. Mais c’est sûr que c’est dommage, perdre une ministre. D’autant plus qu’on travaillait bien avec elle », s’est-il contenté de mentionner.
Le préfet de la MRC de Kamouraska Yvon Soucy a aussi tenu à souligner que le travail avec Marie-Eve Proulx se déroulait bien, après une période d’adaptation. La table régionale des élus du Bas-Saint-Laurent avait même l’habitude de se réunir avec elle sur une base mensuelle. « On sentait que les dossiers avançaient. On avait pris un erre d’aller intéressant. »
Il s’engage à continuer le travail avec elle comme députée. Son seul souhait : la nomination rapide par François Legault d’un ministre responsable disponible et à l’écoute pour le Bas-Saint-Laurent.