Des cégépiens de Victoriaville étudient le Kamouraska

Les étudiants notent les observations territoriales de Daniel Montembeault. Photo : Maxime Paradis

Visite au Musée régional de Kamouraska, pêche à l’anguille, restauration d’un marais et excursions dans les cabourons. L’histoire et la géographie du Kamouraska n’ont plus de secrets pour un groupe de 16 cégépiens de Victoriaville qui ont passé trois jours à étudier les particularités de la région dans le cadre de leur cours Environnement et développement durable.

Daniel Montembeault, enseignant de géographie au cégep de Victoriaville, réalise cette virée au Kamouraska tous les automnes avec ses étudiants, et cela, depuis 2017. Familier avec la région, il trouve l’endroit particulièrement intéressant d’un point de vue visuel, mais également pédagogique.

« Le Kamouraska est probablement un des rares endroits au Québec où, quand on grimpe sur un cabouron ou un promontoire, on est en mesure d’observer les quatre grandes régions physiographiques de la province en faisant un simple tour sur soi-même », dit-il.

Les Laurentides méridionales, l’estuaire du Saint-Laurent, la plaine du Saint-Laurent et les Appalaches font partie du quotidien des Kamouraskois depuis toujours. Derrière ce décor de carte postale, rares sont ceux qui réalisent la richesse de ce panorama pour l’étude de la géographie. Les élèves de Daniel Montembeault, eux, ont bien assimilé ces grandes régions physiographiques québécoises qu’ils énumèrent tous en chœur sur le quai de Rivière-Ouelle, lorsque questionnés par l’enseignant en cet après-midi du 12 octobre.

« Tout ce paysage qui vous entoure, qui part d’ici, la Pointe-aux-Orignaux, et qui se rend jusqu’à l’autre pointe plus à l’ouest, qu’on appelle la Pointe-aux-Iroquois, constitue le premier paysage culturel patrimonial décrété au Québec », poursuit l’enseignant, avant d’en énumérer les composantes.

La présence de la villégiature, mais surtout les traces d’une pêche à l’anguille qui perdurent et qui captent l’attention des étudiants ne sont que quelques éléments qui justifient ce titre. « Pourquoi les piquets de la pêche sont moins hauts que ceux que nous avons vus ce matin, à Kamouraska ? », demande l’un d’entre eux.

« C’est la déclinaison du fond du fleuve, combinée avec la marée qui est sur son montant », enchaîne Daniel Montembault, au sujet de cette autre notion au programme de son cours, qui ne peut être observée dans la région de Victoriaville.

Faire rapport

Cette virée qui marie plaisir et pédagogie est financée grâce à l’appui de la Fondation du Cégep de Victoriaville. Cette dernière assume tous les frais par « tête d’étudiant », un soutien financier plus qu’apprécié par Daniel Montembeault. « C’est 200 $ par étudiant, ce n’est pas rien. La Fondation nous appuie depuis le début du projet en 2017. »

Les expériences des années précédentes ont aussi démontré à l’enseignant que l’intégration de la matière se fait mieux en allant sur le terrain. Loïc Nadeau, étudiant de la cohorte 2023, est de cet avis. « Je n’étais jamais venu dans la région, mais, depuis que nous sommes ici, je réalise à quel point tout ce que nous avons fait est cohérent avec les connaissances que nous avons acquises jusqu’à maintenant dans le cadre du cours. »

À leur retour à Victoriaville, les étudiants devront rédiger un rapport de visite dans lequel ils auront à faire ressortir les éléments naturels, anthropiques, et même administratifs du territoire du Kamouraska. À cela s’ajoutera une analyse de la compatibilité d’usage entre l’occupation humaine et son milieu naturel. « Notre visite de la SEBKA est un bon exemple qui témoigne de cette compatibilité », suggère Daniel Montembeault, au bénéfice de la compréhension des lecteurs du Placoteux. Le rapport de chaque étudiant comptera pour 50 % de leur note globale pour la session.

Daniel Montembeault explique le paysage culturel patrimonial de la Pointe-aux-Orignaux et de la Pointe-aux-Iroquois sur le quai de Rivière-Ouelle. Photo : Maxime Paradis
Loïc Nadeau, Jordan Champagne et Jérémie Bérubé ont adoré leur virée kamouraskoise, d’un point de vue pédagogique et amical. Photo : Maxime Paradis