Il n’y a pas que dans la forêt que les champignons poussent. C’est aussi le cas dans les profondeurs du fleuve Saint-Laurent. Une dizaine d’étudiants du Cégep de La Pocatière ont participé récemment à une mission scientifique à bord du navire de recherche Coriolis II, dans le cadre du programme : À la recherche des champignons marins.
Ce projet, soutenu par le ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie dans le cadre de NovaScience, et bonifié par le Pôle régional en enseignement supérieur du Bas-Saint-Laurent, vise à éveiller la curiosité scientifique en permettant aux jeunes de collecter des échantillons réels, et de mieux comprendre les écosystèmes marins.
Le 10 septembre, dix étudiants, accompagnés de deux enseignants et d’une chercheuse de Biopterre, ont pris le large à bord du Coriolis II, un navire de l’Université du Québec à Rimouski. Ils ont recueilli des données environnementales, de l’eau et des microorganismes marins à des profondeurs atteignant 330 mètres sur cinq sites différents du fleuve.
« Nos étudiants ont l’occasion, grâce à ce projet, de réaliser des techniques de laboratoire sur des organismes collectés en contexte réel. De plus, les résultats de ces expérimentations serviront à développer de nouveaux projets pour le Cégep et pour Biopterre. Voilà des conditions gagnantes afin de faire vivre des expériences en recherche à notre clientèle étudiante », explique Annie Fortin, directrice des études au Cégep de La Pocatière.
Six étudiants de Sciences de la nature ont ainsi vécu une expérience scientifique unique, profitant également d’une visite complète du navire. Les échantillons récoltés, notamment des champignons, des microalgues et des bactéries, sont réutilisés dans les cours de biologie et de microbiologie du Cégep. Les étudiants y apprennent à caractériser le benthos, à cultiver des microalgues dans un bioréacteur, et à identifier des champignons marins inédits.
« C’est comme si nous avions trente personnes techniciennes qui caractérisent les souches de champignons marins lorsque nous réalisons des expérimentations lors des laboratoires de microbiologie au Cégep. Les groupes étudiants réalisent ainsi des techniques comparables à celles enseignées dans d’autres cégeps, mais leur matériel biologique a la particularité de provenir du fleuve Saint-Laurent ! », souligne la chercheuse Catherine Bélanger.
À travers cette mission, Biopterre et le Cégep de La Pocatière démontrent qu’il est possible de former la relève scientifique tout en explorant un pan méconnu du patrimoine naturel du Québec : ses champignons marins.
Le Coriolis II et le groupe d’étudiants du projet : À la recherche des champignons marins. Photo : Biopterre

