Bien que trois municipalités sur sept aient décidé de se retirer du processus de regroupement, en l’occurrence Rivière-Ouelle, Saint-Denis-De La Bouteillerie et Saint-Pacôme, les localités de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, Saint-Onésime-d’Ixworth et Saint-Roch-des-Aulnaies, ainsi que la ville de La Pocatière, sont quant à elles toujours dans la démarche de fusion. Du côté de Saint-Onésime, des citoyens ont demandé lors de la dernière séance du conseil que leur municipalité procède à un référendum sur la question, car ils jugent que le projet ne serait pas à l’avantage des Saint-Onésimiens. Le conseil n’est pas fermé à la question, mais se garde néanmoins une porte de sortie.
Denis Miville et Denis Lizotte, tous deux des anciens échevins de la municipalité, s’opposent ainsi à la fusion, prétextant que le conseil de la nouvelle ville formée n’aurait qu’un conseiller de Saint-Onésime sur 19 élus, de sorte qu’il ne pèserait pas lourd dans le processus de décision. Précisons que le nombre de 19 élus pour la nouvelle entité municipale a été établi avant le désistement de trois localités.
« S’ils continuent avec la proposition d’habitants, soit le poids démographique de chaque municipalité impliquée, oui, ça va rester à un pour Saint-Onésime, trois pour Sainte-Anne-de-la-Pocatière, deux pour Saint-Roch-des-Aunaies, et six pour La Pocatière, sans compter le maire », précise Denis Miville.
« Avec la représentativité que va avoir La Pocatière dans la future entité, je ne pense pas que les intérêts des citoyens de Saint-Onésime seront la priorité. On va se faire imposer des décisions alors qu’aujourd’hui, nous sommes indépendants. Qui plus est, concernant l’élection du maire, il y a fort à parier qu’il sera toujours de La Pocatière », ajoute Denis Lizotte.
Les deux anciens élus ne sont d’ailleurs pas les seuls à demander un référendum sur la démarche, puisqu’à Saint-Roch-des-Aulnaies, un groupe de citoyens a lancé une pétition au courant de l’été pour demander l’utilisation de cette procédure démocratique.
Un référendum sans obligation
Un des points soulevés par le duo Miville/Lizotte contre le projet de regroupement est que le conseil de Saint-Onésime, dans le cas d’un référendum sur la question, ne serait pas obligé de se plier au verdict populaire. « Lorsque la Municipalité fera son avis de motion d’un référendum, elle peut écrire qu’elle tiendra compte du résultat, comme elle n’est pas obligée de le faire puisque l’actuelle loi en la matière le permet. Si c’est le cas, je n’ai pas l’impression que nous sommes réellement en démocratie! », s’exclame Denis Miville
Questionnée par Le Placoteux quant à la possibilité d’un référendum sur le projet de fusion, la mairesse suppléante Cathy Fontaine, en remplacement de Benoît Pilotto qui était absent, a déclaré que le conseil demeurait ouvert cette avenue. « Rien n’est encore décidé, puisque nous n’avons pas tous les éléments de réponse concernant le projet de regroupement. Mais nous ne fermons pas la porte à une telle procédure; la décision finale n’est donc pas encore prise. »
Par contre, le conseil semble se garder une porte de sortie. « Évidemment que nous allons écouter le verdict populaire, mais si le vote est serré, ce sera au conseil de décider, comme le stipule la loi », de renchérir le conseiller Patrick Lavoie.
Rappelons que, selon le document de référence répondant à plusieurs des questions soulevées par la population, le regroupement pourrait permettre de réaliser des économies d’échelle notables. Les études préliminaires démontrent notamment que la mise en commun des ressources humaines, matérielles et financières permettrait de réduire les coûts de fonctionnement. La consolidation des achats, par exemple, pourrait entraîner des réductions de coûts grâce à des volumes plus importants, et à un meilleur pouvoir de négociation avec les fournisseurs.
L’étude financière préliminaire indique également que le regroupement pourrait permettre de réduire les dépenses municipales globales de l’ordre de 10 % à 15 %. Ces économies pourraient être réinvesties dans l’amélioration des services publics, la modernisation des infrastructures, ou la réduction du fardeau fiscal des citoyens.