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Des démissions à la hausse pour les enseignants de la région

Photo : Kenny Eliason - Unsplash.com

Au moment où l’on apprenait par l’entremise des médias de Québecor que le nombre de démissions d’enseignants ayant un poste régulier avait augmenté de 76 % au Québec (4880) pour la période allant de 2018-19 à 2022-23, il appert que pour les deux centres de services scolaires situés en Côte-du-Sud, le portrait est sensiblement le même.

En effet, pour la même période au Centre de services scolaire de Kamouraska–Rivière-du-Loup, comptant 500 enseignants, 21 ont démissionné pour un motif autre que la retraite. Selon les chiffres obtenus par Le Placoteux, c’est entre le 1er juillet 2021 et le 30 juin 2023 que l’on compte le plus de départs, soit sept pour chaque année, pour un total de 14, ce qui démontre qu’il y a bel et bien une hausse des démissions par rapport aux années précédentes pour ce centre de services.

Concernant, maintenant, le Centre de services scolaire de la Côte-du-Sud, comptant 875 enseignants, 77 enseignants ont quitté pour des motifs autres que la retraite depuis 2018, ce qui illustre également une hausse marquée des départs pour le centre de services en question.

« Les années scolaires 2021-2022 et 2022-2023 ont effectivement été marquées par un peu plus de départs que les années précédentes. Nous ne pouvons toutefois pas savoir s’ils ont quitté l’éducation, ou s’ils ont simplement changé de centre de services scolaire », a commenté au Placoteux Isabelle L’Arrivée-Lavoie, conseillère en communication au Centre de services scolaire de la Côte-du-Sud.

Au total, sur près de 70 000 enseignants attitrés travaillant dans la belle province, le taux de démission se situe à 1,8 %, en légère hausse depuis cinq ans. Il est cependant impossible, à la lumière des chiffres obtenus, de connaître la proportion exacte d’enseignants ayant réellement quitté le réseau scolaire.

Les raisons

Selon les raisons invoquées, les départs ne seraient pas liés aux conditions salariales, mais davantage à la lourdeur de la tâche des enseignants. Certains professeurs seraient exténués, de sorte qu’ils penseraient à quitter définitivement le domaine.

Par ailleurs, selon les informations émanant du cabinet du ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, et relayées par le Journal de Québec, le climat des cinq dernières années n’aurait pas été propice à retenir les enseignants dans le réseau scolaire, notamment en raison de la crise covidienne qui a chamboulé les habitudes de vie des Québécois.

Les chiffres émanant du ministère de l’Éducation abondent par ailleurs en ce sens, car pendant l’année scolaire 2019-2020, il y a eu 792 départs d’enseignants au Québec. Durant l’année 2020-2021, le nombre de départs est monté à 906. Toutefois, pour l’année 2021-2022, le nombre a bondi à 1213, pour se situer à 1258 l’année suivante. Le ministre Drainville mise par ailleurs sur la nouvelle convention collective, comprenant des augmentations salariales substantielles ainsi que l’ajout d’aides à la classe, afin de rendre la profession plus attractive.

Rappelons néanmoins que les enseignants possédant un poste permanent sont moins susceptibles de changer d’employeur, puisqu’avec un poste permanent, ils se retrouveraient au bas de la liste d’ancienneté s’ils démissionnaient pour aller travailler dans un autre centre de services.