L’importance de la biodiversité prend de plus en plus son sens chez les agriculteurs du Bas-Saint-Laurent. Récemment, 22 d’entre eux ont été récompensés pour les efforts consentis à encourager la biodiversité sur leurs terres. À la ferme Ricet de Saint-André-de-Kamouraska, propriété de Nathalie Lemieux et de son conjoint, ce sont des drones qui sont mis à contribution.
Dans un contexte où les cultures traditionnelles de maïs et de soja sont prédominantes, elle a décidé d’aller plus loin en introduisant des couverts végétaux dans ses champs. « Nous utilisons depuis plusieurs années des engrais verts et des cultures intercalaires pour protéger nos sols pendant l’hiver, mais cette année, nous avons décidé de tester une nouvelle technique : la plantation par drone », explique-t-elle.
Les tests en cours consistent à utiliser un drone pour planter un mélange d’avoine et de radis dans les champs de soja. L’idée est de profiter des feuilles pour créer une humidité favorable à la germination des graines avant la récolte du soja. « Le drone va déposer les graines sur le sol, et nous espérons que l’humidité créée par le feuillage permettra à ces plantes de germer, offrant ainsi un couvert vert après la récolte », précise l’agricultrice, aussi présidente de l’UPA du Bas-Saint-Laurent.
Sur les 40 acres testés, le drone effectue en quelques heures ce qui prendrait plusieurs jours à réaliser avec une méthode traditionnelle. Le travail de l’appareil, entièrement autonome, est impressionnant. Celui-ci prend d’abord des photos pour délimiter la surface à couvrir, puis se met en action.
Défis agricoles
Un tel drone coûte autour de 40 000 $. « Nous ne l’avons pas encore acheté. Nous verrons en fonction des résultats des tests », note Nathalie, elle aussi impressionnée du travail des professionnels qui manipulent le drone. « Ces plantations permettent d’améliorer la résilience des cultures face aux changements climatiques. Il est essentiel de se doter des bonnes techniques pour répondre aux défis agricoles d’aujourd’hui. Travailler avec des professionnels équipés pour ces tâches nous permet de tester des solutions sans compromettre nos récoltes », souligne-t-elle.
La ferme Ricet, spécialisée dans la production laitière et les céréales de semences, intègre cette nouvelle approche avec prudence. « Nous devons nous assurer que ces nouvelles pratiques ne nuisent pas à nos récoltes de soja. C’est pourquoi nous avons choisi de commencer par un test, en collaboration avec la coopérative locale Aventis qui nous apporte l’expertise et l’équipement nécessaire pour ce projet. »
Pour elle, l’agriculture de demain devra obligatoirement passer par une plus grande intégration des principes de la biodiversité. « Nous sommes à un moment crucial où il est nécessaire de repenser nos méthodes de production pour les rendre plus durables. Les drones ne sont qu’une partie de la solution, mais ils symbolisent bien le potentiel d’innovation qui existe dans notre région », conclut-elle.
Avec ces initiatives, le Bas-Saint-Laurent se positionne comme une région pionnière dans la mise en œuvre de pratiques agricoles respectueuses de l’environnement, où la technologie et la tradition se rencontrent pour bâtir un avenir plus vert.