Des citoyens et organismes se mobilisent pour mieux informer les résidents et touristes quant à leur rôle pour protéger le petit marais situé entre le parc du Petit-Aboiteau et le cap Taché à Kamouraska.
«Des citoyens ont remarqué certaines choses et s’inquiètent de leur marais», résumait le biologiste d’OBAKIR Antoine Plourde-Rouleau. «On parle d’un besoin d’informer sur tous les services que nous rendent les marais», ajoute-t-il.
Plusieurs ignorent l’importance de protéger ces marais. Ils agissent comme une barrière naturelle face aux inondations et à l’érosion des côtes, dans un contexte de changements climatiques qui modifient les milieux de vie.
Aussi, les marais ont un rôle à jouer contre les risques d’intrusion des eaux salées dans les sources souterraines. Au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie, 63 % des habitants comptent sur leur propre puits pour s’approvisionner en eau potable. «Ce sont de nouvelles données analysées par l’UQAR. L’enjeu est si l’eau du fleuve entre dans les sources souterraines, on parle de contamination au sel», d’ajouter le biologiste.
La présence de plantes envahissantes qui modifient l’écosystème et ses habitats, l’érosion, les déchets, la marche hors sentiers et la cueillette des plantes font partie des dangers susceptibles de nuire à ce milieu fragile. «Il y a plusieurs gestes à faire, mais il reste que la principale menace demeure les plantes exotiques envahissantes. La Municipalité de Kamouraska est toutefois un exemple, ils font un contrôle avec de la tonte répétée, entre autres», précise Antoine Plourde-Rouleau.
À Kamouraska, le comité de protection et de mise en valeur du petit marais s’est adjoint la collaboration d’OBAKIR afin d’inciter la population à prendre conscience de la valeur du petit marais et des menaces qui pèsent sur lui. Manon Tremblay et Martine Boies-Fournier, deux citoyennes, ainsi que Hervé Voyer, conseiller municipal, composent le comité kamouraskois chargé de promouvoir la nécessité de veiller sur le petit marais.
Le marais sert à la fois de halte migratoire, de pouponnière et de garde-manger aux petits mammifères, aux poissons et aux oiseaux. Il accueille, notamment, plusieurs espèces en déclin comme le hibou des marais ou le goglu des prés. Il est également un lieu apprécié de l’hirondelle, une espèce utile au contrôle des insectes piqueurs. À la belle saison, les canards, les bécasseaux, les pluviers et les parulines aiment s’y attarder pour le plus grand bonheur des ornithologues.