Alors que la pratique religieuse catholique semble en recul dans plusieurs régions du Québec, des signes discrets de vitalité spirituelle apparaissent à quelques endroits. C’est notamment le cas dans le diocèse de La Pocatière qui rejoint une certaine mouvance du pays de nos ancêtres.
À première vue, le diocèse de La Pocatière ne semble pas en effervescence religieuse. Et pourtant, quelque chose bouge. « Cette année, nous avons eu à la Vigile pascale deux baptêmes d’adultes pour le diocèse. Mais pour l’instant, ça demeure assez stable », confie au Placoteux monseigneur Pierre Goudreault, évêque du diocèse. Ce chiffre peut sembler modeste, mais il s’inscrit manifestement dans une tendance plus large en Occident.
Dans les diocèses québécois, le nombre de catéchumènes — adultes et enfants de plus de sept ans qui demandent à recevoir le baptême — est en nette augmentation depuis la fin de la pandémie. À Québec, selon des données recueillies par La Presse, on comptait généralement moins de 20 adultes en démarche catéchuménale avant 2020. L’an dernier, ils étaient 39. Cette année, ce sont 80 personnes qui sont inscrites. À Montréal, on observe la même tendance, soit 225 catéchumènes en 2022, et 275 en 2023.
Une partie de cette hausse s’explique largement par l’immigration dans les plus des grandes villes, mais il y a assurément une hausse significative dans des diocèses de taille plus modeste.
En France, la jeunesse est en quête de sens
À 5000 kilomètres de là, en France, le phénomène prend une ampleur inattendue, et ce, sans le moteur de l’immigration. Selon une enquête publiée ce mois-ci par la Conférence des évêques de France (CEF), l’Église catholique enregistre en 2025 une forte hausse des baptêmes d’adultes (+45 %) et d’adolescents (+33 %).
Ils étaient ainsi plus de 10 300 adultes à recevoir le baptême lors de la fête de Pâques, un chiffre en forte croissance depuis la pandémie. Fait marquant, les 18-25 ans sont désormais plus nombreux que les 26-40 ans à entamer ce cheminement spirituel. Le fameux Frat, pèlerinage annuel de jeunes d’Île-de-France, a d’ailleurs battu des records cette année avec plus de 13 500 lycéens qui se sont présentés à Lourdes du 12 au 17 avril.
Contrairement au Québec, où l’image de l’Église s’est largement dégradée au fil des générations, en France, la situation est radicalement différente : la hausse des baptêmes adultes — plus de 7000 en 2024 contre 4500 avant la pandémie — n’est pas du tout liée à l’immigration, selon un rapport de la Conférence des évêques de France.