Éditorial : Des élections municipales au printemps éviteraient bien des déceptions

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À voir ce qui se passe au conseil municipal de Kamouraska, où deux candidats nouvellement en poste ont refusé de voter en faveur du budget, la proposition de plusieurs municipalités de tenir les élections au printemps plutôt qu’à l’automne devient réellement pressante.

Tous les quatre ans, les citoyens élisent de nouveaux conseillers et de nouveaux maires à l’automne. Ces derniers doivent adopter un budget dans les premiers mois, parfois les premières semaines, et la plupart du temps, honore le budget préparé par l’administration précédente, faute de temps pour en créer un tout à fait nouveau.

Depuis plusieurs années, un consensus se fait au Québec au sein des municipalités qui souhaiteraient voir la loi être modifiée pour que les élections aient lieu au printemps, histoire de laisser le temps aux nouveaux venus de se familiariser avec l’appareil municipal, les budgets, les projets au plan triennal d’immobilisations, etc. Récemment, Kamouraska a été le théâtre des raisons pourquoi ce changement doit être adopté et rapidement.

Élus à l’automne en promettant du changement, deux conseillers ont passé des heures à éplucher rapidement le budget proposé pour en modifier certains détails, histoire d’installer des changements dès maintenant et ne pas attendre une autre année. Le reste du conseil a décidé d’y aller avec le statu quo pour ce premier budget. La mairesse trouvait cavalier d’effectuer des changements aussi rapides et questionnait ses collègues à savoir s’ils étaient vraiment à l’aise de déterminer où l’asphalte devait être fait en priorité avec si peu de temps pour se faire une tête. Elle disait partager leur volonté de changement, mais estimait qu’il fallait prendre le temps de le faire.

Mais pour certains, il s’agit d’une année perdue, soit le quart d’un mandat pour quiconque souhaite en faire seulement un. Reste que le budget est adopté et un conseil municipal ne peut pas faire de grands changements deux mois après l’avoir officialisé. Néanmoins, on peut comprendre la frustration de ces élus qui arrivent la plupart du temps avec la pression des promesses qu’ils ont faites et leur désir de prendre des orientations différentes du conseil précédent.

L’ex-maire de Saint-Pascal Rénald Bernier est un de ceux qui militaient en 2018 pour déplacer les élections au printemps, pour permettre aux nouveaux conseils de mettre en place plus rapidement de nouvelles orientations. Le rendez-vous 2021 a été manqué. Tenir des élections municipales au printemps 2022, alors que des élections provinciales sont prévues à l’automne 2022 n’enchante évidemment pas le gouvernement.

Reste alors une seule solution, réduire le mandat des élus actuels à trois ans et demi et fixer cette nouvelle façon de faire pour les décennies à venir. Les élus gagneraient à faire des pressions sur la ministre des Affaires municipales dès maintenant pour régler la question une bonne fois pour toutes.