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Élections municipales 2025 : Pas de grands bouleversements, mais…

Photo : Élection Québec

Les élections municipales ont eu lieu le 2 novembre dernier à la grandeur du territoire québécois, ce qui comprend bien entendu la Côte-du-Sud. D’entrée de jeu, je voudrais féliciter tous ceux et celles qui ont eu le courage de se présenter, même si nous sommes à l’époque des réseaux sociaux, où la splendeur de l’être humain se fait majestueusement sentir.

S’il n’y a pas eu de grands bouleversements dans notre région, il y a tout de même certaines municipalités qui ont attiré mon attention, même si beaucoup de candidats ont été élus par acclamation.

MRC de Kamouraska

Dans la MRC de Kamouraska, le fait marquant est sans contredit la large victoire de Nancy Dubé à la préfecture. Non seulement elle a réussi à déloger le préfet sortant, Sylvain Roy, mais elle l’a fait avec une avance imposante, récoltant 73,64 % des voix. Toutefois, cette victoire éclatante est tempérée par un taux de participation plutôt faible, soit à peine 27,79 %, ce qui signifie qu’un peu plus du quart seulement des électeurs inscrits se sont prévalus de leur droit de vote.

Bien que je ne mette pas en doute la sincérité et le professionnalisme de Mme Dubé, sachant très bien qu’elle saura relever ce défi avec brio, j’estime tout de même qu’une réflexion doit avoir lieu concernant l’élection du préfet de la MRC de Kamouraska au suffrage universel. Présentement, je ne suis pas convaincu de l’exercice.

Rappelons que Mme Dubé a été sollicitée par plusieurs maires sortants qui n’étaient pas satisfaits du travail de M. Roy. Si le préfet avait été élu par ses pairs, le changement aurait pu se faire à l’interne, comme dans la majorité des MRC du Québec.

Selon l’article 210.29 du Code municipal du Québec (RLRQ, c. C-27.1) : « Le conseil de la municipalité régionale de comté peut, par résolution, remplacer le préfet avant l’expiration de son mandat. » Cela signifie qu’un vote majoritaire des maires suffit pour le démettre de ses fonctions. Le poste devient alors vacant, et un nouveau vote a lieu pour élire un nouveau préfet parmi les maires du conseil.

Donc, si le préfet local avait été choisi par ses pairs, il est clair que les maires n’auraient pas sollicité Nancy Dubé pour qu’elle déloge Sylvain Roy… Évidemment, d’autres affirment que le préfet élu a une légitimité supplémentaire octroyée par le suffrage universel, ce qui en effet s’avère. Mais il ne faut pas non plus oublier qu’il demeure en fin de compte le porte-parole des maires de la MRC.

En somme, le préfet ne possède pas de pouvoir décisionnel autonome, puisqu’il agit dans le cadre d’un mandat collectif. Les décisions majeures, qu’il s’agisse du budget, des plans de développement ou des règlements régionaux, doivent d’abord être votées par les maires réunis au conseil de la MRC. Ce n’est qu’ensuite que le préfet veille à leur application.

Cela dit, sa fonction comporte une dimension politique importante, car il peut influencer les priorités, défendre les intérêts régionaux, et représenter la MRC auprès des gouvernements de Québec et d’Ottawa. Mais malgré cette influence, il demeure toujours redevable du conseil dont il incarne la volonté commune.

Il n’est donc pas un élu indépendant du conseil de la MRC, même s’il jouit d’une légitimité octroyée par le peuple. Voilà pourquoi j’estime qu’une réflexion s’impose à ce sujet localement, car à mon sens, on a déjà un représentant élu en la matière, en la personne du député provincial.

La Pocatière

Il n’y a pas eu de grandes surprises concernant les élections municipales sur le territoire de la MRC de Kamouraska, mis à part au poste numéro 1 à La Pocatière, dans le district de Saint-Onésime-d’Ixworth. En effet, Denis Miville — qui s’était prononcé contre la fusion de Saint-Onésime avec La Pocatière — a été élu avec 59,55 % des voix face à Cathy Fontaine (Groupe des sept) qui en a récolté 40,45 %, avec un taux de participation de 61,96 %.

Mon interprétation de ce résultat est que la population a envoyé un message clair dans ce district. En somme, les citoyens de Saint-Onésime auraient aimé se prononcer par voie référendaire concernant le regroupement avec la nouvelle ville de La Pocatière. Que la population ait été pour ou contre la fusion, j’estime que son désappointement de ne pas avoir été consulté s’est directement reflété dans l’élection de M. Miville.

Personnellement, je pense que les regroupements deviendront nécessaires dans un avenir rapproché, mais ils doivent en échange se faire avec l’accord de la population locale, et non être imposés par les conseils municipaux et Québec, même si la loi le permet. Nous sommes en démocratie après tout…

La MRC de L’Islet

Quelques municipalités ont retenu mon attention dans la MRC de L’Islet lors du dernier rendez-vous démocratique. C’est le cas de Saint-Aubert, où le maire sortant Ghislain Deschênes (34,96 %) a perdu face à Francois Diguer (65,04 %). Il s’agit d’un changement de leadership pour cette municipalité qui est toujours dans le processus de regroupement avec Saint-Jean-Port-Joli. On verra maintenant si Saint-Aubert continuera les pourparlers en ce sens avec sa voisine.

Sainte-Félicité

La situation aux séances du conseil de la Municipalité de Sainte-Félicité au cours des derniers mois ressemblait davantage à de la lutte-spectacle qu’à de la politique traditionnelle municipale. Pour sortir de l’impasse, le maire sortant Alphé Saint-Pierre a mis sur pied l’Équipe Renaissance, en présentant un candidat à chaque poste. Eh bien, force est de constater que son pari a été remporté avec brio, car tous les membres de son équipe ont été élus.

De plus, le taux de participation à Sainte-Félicité a été le plus élevé de la région avec 73 %, ce qui est colossal (la moyenne au Québec est de 51,3 %). Je dois également admettre que la stratégie de communication de l’Équipe Renaissance, qui a combiné les médias sociaux et traditionnels, a sûrement pesé dans la balance. Ceci dit, avec cette éclatante victoire, la situation devrait redevenir plus calme dans cette petite localité du sud de la MRC de L’Islet.

Saint-Omer

Une équipe dirigée par Jean-Marie Fortin (Pour l’avenir de Saint-Omer) s’était mise sur pied en vue de l’élection du 2 novembre. Bien que M. Fortin ait perdu par seulement 14 voix face à la mairesse sortante, Nathalie Chouinard, deux membres de son équipe ont réussi à se faire élire. De plus, au poste numéro 2, Gaston Daigle a perdu uniquement par deux voix, mais deux bulletins de vote ont aussi été rejetés. Il n’est donc pas impossible qu’il y ait recomptage.

S’il devait y avoir égalité, le gagnant serait décidé par tirage au sort, comme la loi le stipule, de sorte que si M. Daigle devait l’emporter, Pour l’avenir de Saint-Omer deviendrait majoritaire avec trois conseillers sur quatre puisque la localité n’a désormais que cinq élus, en comptant la mairesse. Un dossier qui reste donc à suivre…