Le Cégep de La Pocatière constate lui aussi que plusieurs demandes d’admission en provenance de pays africains francophones sont reportées à une session ultérieure, un phénomène qui toucherait plusieurs établissements scolaires.
Le député du Bloc québécois dans Rimouski-Neigette-Témiscouata-Les Basques Maxime Blanchette-Joncas s’est dit consterné jeudi par ce qu’il qualifie de « discrimination » d’Immigration Canada envers les étudiants africains francophones.
« Depuis qu’Immigration Canada a mis en place un système d’intelligence artificielle destiné à accélérer le traitement des demandes, une discrimination systémique s’opère contre les demandeurs africains francophones. C’est scandaleux. Au cours des trois dernières années, les demandes faites dans les universités québécoises en provenance de plusieurs pays africains francophones ont affiché un taux de refus supérieur à 80 %, alors que ce taux était de 37 % en Colombie-Britannique et de 47 % en Ontario pour 2020 », a expliqué par voie de communiqué le député Blanchette-Joncas.
Le Cégep de La Pocatière confirme qu’il a plusieurs demandes d’admission en provenance de pays africains francophones chaque année et que, de ce nombre, plusieurs sont effectivement reportés à une session ultérieure à celle initialement visée lors de la demande d’admission. Difficile toutefois de comparer les statistiques des deux dernières années en raison de l’impact du contexte pandémique sur l’admission des étudiants internationaux.
« Néanmoins, il est possible d’affirmer que les motifs de ces reports peuvent varier — raisons personnelles, conditions d’immigration qui ne peuvent être satisfaites —, mais que ces reports sont effectivement dans une plus grande proportion du côté des pays africains francophones », a indiqué Frédéric Busseau, coordonnateur du Service des communications du Cégep de La Pocatière.
Le député fédéral estime que les conséquences de cette situation sont multiples dans nos régions. « Rien qu’en 2021, ce sont près de 1 500 jeunes triés sur le volet, acceptés par l’université, acceptés par le gouvernement du Québec, parfois même récipiendaires de bourses d’études, à qui le fédéral a fait un pied de nez sous prétexte qu’ils risquent de vouloir rester ici une fois leurs études terminées. Quelle ironie ! Sont-ils au courant, à Ottawa, que c’est exactement ce qu’on veut, qu’ils restent ? », questionne M. Blanchette-Joncas.
Il propose comme solution de faire la lumière sur le système informatique. Le Bloc a aussi proposé qu’un ombudsman en immigration soit mis en place pour assurer un contrôle indépendant et objectif.