Financement : La Fondation André-Côté en transition

Le papillon est l’emblème de la Fondation André-Côté. Photo : Facebook Fondation André-Côté.

Le cri du cœur ne pouvait pas être plus sincère. À pareille date l’an dernier, la Fondation André-Côté frappait à son tour le mur de la COVID-19. Dépendant à 100 % des dons populaires et des argents amassés lors d’activités de financement d’envergure, l’organisme peinait à se projeter dans l’avenir alors que la première vague de la pandémie faisait rage.

Un an plus tard, dire que la tempête est terminée serait peut-être un peu trop prématuré. La directrice générale Marie-Pier Breault semble néanmoins respirer un peu mieux. Comme tout le monde, la Fondation s’est en quelque sorte « réinventée », un mot tellement entendu dans la dernière année que ceux qui l’utilisent encore semblent aujourd’hui hésiter à l’employer.

« On a eu droit au Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes (40 000 $) et on est allé chercher la subvention salariale d’urgence. Outre ça, les revenus qu’on a engendrés dans la dernière année ont été possibles grâce à la mobilisation du milieu et de nos bénévoles », indique sans gêne la directrice générale.

Sans les aides financières gouvernementales, les petites activités de financement tenues grâce à l’apport des bénévoles auraient essentiellement servi à éponger un déficit pour l’organisme. Heureusement, celui-ci a été évité, malgré toutes les appréhensions du conseil d’administration.

Financement populaire

Depuis sa création il y a près d’une quinzaine d’années, la Fondation André-Côté s’est toujours rabattue sur le financement populaire pour assurer le maintien de ses activités d’accompagnements et de bien-être pour les personnes malades, en fin de vie et leurs proches. Outre un soutien annuel récurrent de la Fondation J. Armand Bombardier, bonifié à 15 000 $ l’an passé, l’organisme a toujours fonctionné sans subvention.

Le Concert des familles à l’automne, événement signature à l’origine de la Fondation, ainsi que le Défi vélo André-Côté permettaient pratiquement à eux seuls de renflouer les coffres annuellement. Ces deux événements phares n’ont pu être tenus comme prévu l’an dernier en raison de la COVID-19. La suspension de ces deux activités a forcé la Fondation André-Côté à regarder d’autres avenues de financement, une question de vie ou de mort, aussi paradoxal soit-il pour un organisme qui a fait sa renommée en célébrant la beauté de la vie ou en rendant hommage à la mémoire de disparus.

« On s’est tourné vers plus d’activités de financement, mais de moindre envergure. Au final, les résultats sont non seulement intéressants, mais la visibilité a été peut-être même meilleure, car on a parlé de la Fondation toute l’année », déclare Marie-Pier Breault.

Le Défi vélo et le Concert des familles ont la qualité de leurs défauts, reconnaît aujourd’hui la directrice. Ils engrangent d’excellents revenus pour la Fondation, mais ces activités prennent énormément de temps à organiser et la visibilité qu’elles apportent est à la fois grande, mais ponctuelle. Le renouvellement obligé par la COVID-19 pourrait donc laisser sa trace vers les futures stratégies de financement de l’organisme.

Services maintenus

La grande réussite de la Fondation André-Côté dans la dernière année a été sans contredit le maintien des services, malgré l’incertitude financière qui planait. Outre la musique thérapie, dont les sommes ont été réinvesties ailleurs, tout a été maintenu, une grande fierté pour la directrice générale et le conseil d’administration de l’organisme qui y tenaient mordicus. « On n’a pas toujours été en mesure de redonner autant qu’on aurait voulu, mais on a été présent quand même », précise la directrice générale.

L’organisme réfléchit maintenant à la possibilité de tenir le Concert des familles à l’automne. Quant au Défi vélo André-Côté, Marie-Pier Breault mentionne qu’elle ne sait toujours pas si la 10e édition aura lieu un jour. En remplacement cette année, un encan virtuel en collaboration avec Secours RM se tient jusqu’au 31 mai avec un total de 175 articles locaux en vente : https://fondationandrecote.encanweb.ca. La Fondation espère pallier les recettes de sa loterie annuelle et du cocktail de lancement du Défi vélo André-Côté avec cette nouvelle activité.