Sur la Côte-du-Sud, la ressource forestière est exploitée de façon industrielle depuis le début des années 1800. Mais au sud des comtés, cela demande une technologie particulière pour la récolte.
Si l’arrivée de la compagnie Price à Montmagny marque les débuts de l’industrie forestière dans la région, d’autres marchands de bois réussissent à prospérer. C’est le cas de Flavien Chouinard. Né à Saint-Jean-Port-Joli, du mariage de Jean-Gualbert Chouinard et d’Hélène Bois, il s’établit à Saint-Pamphile en 1887 et ouvre un magasin général. Avec les années, il accumule assez d’argent pour investir dans l’exploitation forestière. En 1895, il obtient dans le canton Dionne des concessions forestières et y fait construire un moulin à scie.
Avec les années, Chouinard étend son territoire vers la frontière et devient le plus important entrepreneur forestier en bordure de la rivière Saint-Jean. Pour ses activités forestières et le transport du bois, il utilise un Lombard (Log hauler). Semblable à une locomotive à vapeur, muni d’un traineau à l’avant et chauffé au bois, ce tracteur à chenilles permettait de tirer une quantité impressionnante de bois l’hiver. Cet engin a été inventé en 1901 à Waterville (Maine) par Alvin Lombard. Celui-ci en a produit 83. Pesant 19 tonnes, le lombard pouvait rouler sur des chemins de glace à 7 km environ et tirer jusqu’à 83 tonnes de bois.
Possédant des concessions non loin de la rivière Chemquasabamticook et en bordure de la rivière Saint-Jean, Flavien Chouinard serait le premier à utiliser le log-hauler dans cette région en 1906-1907. Voyant l’efficacité de l’engin pour débusquer le bois et le tirer sur une longue distance, des entrepreneurs américains et canadiens-français comme Édouard Lacroix suivent son exemple. Le log-hauler de Chouinard sera employé durant l’hiver 1911-1912 par le marchand de bois R. J. Potts. Aujourd’hui, on peut aller visiter le Maine forest and logging museum à Bradley dans le Maine pour voir cette étonnante machine.