François Lapointe, candidat du Parti libéral du Canada

Les électeurs de Montmagny—L’Islet—Kamouraska—Rivière-du-Loup sont appelés aux urnes le lundi 20 septembre prochain. Le Placoteux a rencontré les trois principaux candidats sur le terrain et vous propose le condensé de ces différentes entrevues.

Quelles sont vos motivations à redevenir député ?

J’en ai deux. Je m’ennuie de défendre les gens et organisations du territoire. J’aimais faire ça, on (NDLR : François Lapointe a été député du NPD 2011-2015) a réussi à renverser des décisions qui auraient mis en faillite des OBNL. Deuxièmement, il y a une chance que je le fasse au sein d’un gouvernement et j’aimerais voir jusqu’où je peux aller. Je ferais partie d’un gouvernement qui est prêt à investir pour relancer l’économie après une pandémie, et la relancer d’une façon plus verte.

Quelle est la pertinence de cette élection ?

Il y a de grands choix à faire. On est en train de faire des débats de fond. Est-ce qu’on veut y aller clairement avec un soutien au système de garderie ou pas ? Est-ce que le système de santé veut un coup d’air avec 25 MM $ ou pas ? On ne parle pas de choses anodines.

Quelles sont les préoccupations réelles des électeurs sur le terrain ?

La pénurie de main-d’œuvre rejoint beaucoup de gens.

En début de campagne, les personnes âgées de 65 ans me demandaient si on les avait oubliés (NDLR : après réception d’un montant pour les 75 ans et plus). Le supplément de revenu garanti pour les 65 ans, il sera récurrent maintenant. On ne vous a pas oubliés !

Que proposez-vous pour améliorer la crise de la pénurie de main-d’œuvre ?

Il n’y a pas qu’une solution à la pénurie de main-d’œuvre. Il y a d’abord de l’argent pour la rénovation et la construction de logements. Il faut rééquilibrer et il faut aller chercher notre part. Pourquoi cette solution viendrait contrer le problème de la pénurie de main-d’œuvre ? Pas plus tard que la semaine passée, on me disait que régulièrement des gens qui veulent venir travailler ici ne trouvent pas de logements. C’est donc un volet.

Il y a aussi le crédit d’impôt pour les personnes de 65 ans et plus qui vont rester à l’emploi. Au fédéral, il va augmenter. Ça va améliorer cette situation. Ajoutons à cela, une allocation de 1400 $ pour les gens à très faible salaire.

Comment accélérer le traitement des demandes d’immigration ?

L’entente est déjà signée avec le gouvernement du Québec pour diminuer les normes et augmenter le nombre de travailleurs qu’on peut aller chercher. La solution est là. C’est un des dossiers que je suivrais de très près, entre autres pour nos producteurs agricoles. Il y a une bonne portion des décisions qui sera définie par le provincial. Quand ça va aller rejoindre tout le mécanisme bureaucratique fédéral, je vous garantis que je vais être là pour que ça avance.

Comment entrevoyez-vous le rôle du fédéral pour les prochains mois de la pandémie ?

Le gros de ces décisions-là est provincial. Je suis à l’aise avec l’idée de certaines interdictions (envisagées), comme par exemple, le fait d’être vacciné pour prendre le train, mais pas pour les services essentiels.

Pour l’aspect financier, on revient au soutien qu’on va faire aux gens à bas salaire, le soutien aux aînés, la formation continue… il y a aussi au-dessus de 10 MM $ de fonds pour aider à moderniser la production.

Précisons aussi que si on a une pénurie de main-d’œuvre, c’est que grâce au soutien des derniers mois, on est en position de relancer l’économie plus vite que tous. On est à 92 % du nombre d’emplois prépandémiques. On est en position de relancer fortement l’économie, mais ça arrive avec une contrepartie du problème de pénurie de main-d’œuvre qui était aussi là en 2019.

Croyez-vous que le fédéral s’implique actuellement trop dans les compétences québécoises ?

Le gouvernement libéral s’est inspiré du mode de fonctionnement au Québec pour les garderies. Les ententes sont déjà signées avec cinq provinces. Au Québec, on dit voici votre part et continuez ! Je comprends la position de M. Trudeau et j’ai confiance que si on a la chance de former un gouvernement, le genre de discussions saines entre adultes qu’il y a eu sur les garderies va se faire en santé, j’en suis convaincu.

La crise climatique, l’oubliée de la présente élection ?

Si je vais là-bas (NDLR : comme député au fédéral), je serai dans l’équipe en environnement. Je ne retournerais pas en politique fédérale si je n’avais pas cette entente-là, tellement c’est important pour moi.

Je vois un gouvernement qui travaille très fort à cet effet. Je sens que l’équipe avec qui je parle est sérieuse. Les émissions de GES pour tout le secteur pétrolier sont plafonnées là, quand on revient. Après ça, ils devront être carboneutres en 2050, il n’y a pas de discussion autre que « c’est quoi ta solution ? ».

Justin Trudeau se fait interpeller de façon assez drastique durant sa campagne sur sa gestion de pandémie. Sentez-vous cela sur le terrain ?

C’est un peu là. Heureusement, c’est une minorité qui est vraiment hargneuse.

Le premier ministre du Québec François Legault a appelé jeudi les nationalistes à se méfier d’un Justin Trudeau trop centralisateur, ajoutant que l’élection d’un gouvernement minoritaire conservateur servirait davantage les intérêts du Québec. Qu’en pensez-vous ?

C’est bizarre, c’est très bizarre. M. Legault fait ses choix, je vais continuer à travailler pour qu’on ait des chances d’avoir un gouvernement libéral au fédéral qui veut arriver avec de grosses enveloppes pour la santé et de grosses enveloppes récurrentes pour les garderies.