Front commun face au blocage des nouvelles de Meta

Le 15 septembre, le public est invité à ne rien partager sur les plateformes Facebook et Instagram et à s’abonner à un média québécois ou à une infolettre d’un média local. Photo : Solen Feyissa (Unsplash.com)

De nombreux acteurs de la société québécoise joignent leur voix à celle de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) et de la Société québécoise des professionnel (le) s en relations publiques (SQPRP) pour dénoncer le blocage des nouvelles sur les plateformes de Meta, société mère de Facebook et Instagram.

Le 15 septembre, le public est invité à ne rien partager sur les plateformes Facebook et Instagram et à s’abonner à un média québécois ou à une infolettre d’un média local. Un tel geste enverra un message fort : le Québec ne se laissera pas intimider et continuera d’appuyer les journalistes et les médias d’ici.

Ce blocage de Meta fait suite à l’adoption de la Loi sur les nouvelles en ligne, qui entrera en vigueur le 19 décembre prochain. Le géant du web a décidé non seulement de bloquer les nouvelles produites par des médias canadiens, il prive aussi les Canadiens d’accéder aux médias internationaux sur ses plateformes. Cette opération de chantage économique et d’intimidation n’a pas sa place dans une société démocratique en 2023.

Plusieurs acteurs, dont Québecor, Hebdo Québec, l’Union des Artistes, la FNC — CSN, la FTQ, les maires Stéphane Boyer (Laval), Bruno Marchand (Québec) et Catherine Fournier (Longueuil), l’Association canadienne des journalistes (CAJ), les Amis de la radiodiffusion et plusieurs autres soutiennent la #journéesansmeta qui se tiendra le 15 septembre prochain. Cette journée est également la Journée internationale de la démocratie et constitue un rappel qu’il n’y a pas de démocratie sans une presse libre et en santé.

Nous tenons à rappeler que les géants du web comme Meta et Alphabet (société mère de Google) accaparent dorénavant 80 % des revenus publicitaires numériques au Canada pendant que les revenus traditionnels des médias disparaissent. Selon une analyse de Jean-Hugues Roy, professeur à l’École des médias de l’UQAM, la présence des médias sur Facebook aurait permis à Meta d’engranger des revenus de 193 M$ en 2021.

Par ailleurs, un calcul récent du ministère fédéral du Patrimoine a établi à 62 M$ par année la part que Meta verserait en redevances aux médias canadiens si l’entreprise acceptait de se plier à la Loi sur les nouvelles en ligne. Rappelons que les revenus mondiaux de Meta ont totalisé 116,6 G$ US en 2022 et que l’entreprise a enregistré un bénéfice de 23,2 G$ US.

« Meta a clairement les moyens de faire sa part, mais tient à jouer selon ses propres règles, ce qui est inacceptable. Cette attitude est indigne d’un bon citoyen corporatif en 2023. C’est important que le public en soit informé », souligne Michael Nguyen, président de la FPJQ.

« L’information, c’est ce qui nous relie en tant que société. Peu importe qui nous sommes, journalistes ou professionnels en relations publiques, nous jouons un rôle central dans cette place publique où la société peut tenir des discussions éclairées sur tous les sujets, grands et petits, qui touchent l’ensemble des citoyens et des citoyennes tout en leur permettant de rester en relation. En bloquant les nouvelles, Meta ne permet plus aux citoyens d’accéder à une information fiable et cela nous préoccupe grandement », affirme Patrick Howe, président de la SQPRP.

Toute l’information concernant la #journéesansmeta est disponible sur le site de la FPJQ (fpjq.org).

Source : Fédération professionnelle des journalistes du Québec