Il manque 13 pharmaciens d’établissements (hôpitaux, CHSLD) dans la région du Bas-Saint-Laurent pour 45 postes disponibles. L’association qui les représente souhaite assurer une rémunération concurrentielle et prévisible aux candidats potentiels pour régler cette pénurie.
On ne manque pas de candidats pour étudier en pharmacie, mais plus de 80 % des pharmaciens au Québec travaillent dans le privé. Pour être pharmacien d’établissements, il faut faire deux ans d’études de plus.
Selon l’Association des pharmaciens des établissements de santé du Québec, nous sommes arrivés à un point où la pénurie nuit à la couverture de soins pharmaceutiques offerte aux patients hospitalisés, ambulatoires et hébergés en CHSLD.
La pénurie aurait des impacts sur le personnel et les patients.
« Premièrement, les pharmaciens qui sont là vont devoir travailler plus d’heures. Deuxièmement, on n’est pas en mesure de déployer des pharmaciens dans les secteurs de soins où ils font réellement une différence », a dit Linda Vaillant, présidente de l’association.
Selon elle, 40 % des CHLDS n’ont pas de pharmaciens, dans un endroit pourtant où les résidents âgés prennent en moyenne 11 médicaments par jour et pour qui les ajustements de médications sont souvent nécessaires.
Entente de travail
Le renouvellement de l’entente de travail entre les pharmaciens d’établissements et le gouvernement du Québec, venue à échéance le 31 mars 2020, est une occasion à saisir pour accroître la capacité du réseau d’intéresser la relève à la pratique en milieux hospitaliers et de soins de longue durée, estime-t-on.
De 20 % à 50 % de la rémunération des pharmaciens d’établissements repose aujourd’hui sur des mesures dites « temporaires », lesquelles sont remises en question à chaque négociation.
« Voilà plus de 10 ans que ces mesures ont été mises en place. Elles n’ont plus de temporaire que le nom. On est pris avec cette situation du salaire qui n’est pas fiable. On attire un candidat au programme de maîtrise, mais le salaire donné, il se pourrait qu’il y ait une échéance dans deux ans ou trois ans. Cet aspect-là est loin d’être attrayant », d’ajouter Mme Vaillant.
Dans les dix dernières années, 62 pharmaciens ont diplômé par année du programme de maîtrise en pharmacothérapie avancée, qui prépare à la pratique en milieu hospitalier.
Sans une rémunération à tout le moins compétitive, les jeunes pharmaciens vont à nouveau délaisser les établissements de santé, craint-on.