L’écart de salaire qui est en train de se dessiner entre les préposées aux bénéficiaires dans le domaine de la santé du réseau public et celles qui travaillent dans une ressource d’hébergement communautaire, comme l’Envol à Saint-Pascal, cause de sérieux maux de tête.
Durant la pandémie, le gouvernement a accordé aux préposées aux bénéficiaires travaillant dans le réseau de la santé une prime de 4 $ l’heure. Celles qui travaillaient à l’Envol, une maison accueillant une dizaine de résidents handicapés, n’étaient à ce moment pas visées par cette prime.
Finalement, à la suite de pressions en janvier 2021, la prime de 4 $ leur a enfin été accordée, ce qui a pu limiter les dégâts, dit-on. Entre-temps, la direction de l’Envol avait aussi accordé une augmentation aux salariés, malgré le manque de moyens financiers, dans le but de garder ses employés. Toutefois, la prime cessera lorsque l’urgence sanitaire sera levée et dans le réseau public, le gouvernement a déjà majoré le salaire de façon importante pour les préposées en CHSLD et en milieu hospitalier, ce qui fait qu’on craint de sérieux problèmes de main-d’œuvre.
« Qu’il (le gouvernement) nous donne un peu de sous. Une préposée dans le réseau ou une préposée dans le privé, elle fait le même travail. Elles aident les gens, donnent des soins. Il faut qu’il y arrête d’avoir un écart », soulignait Carole Lévesque, directrice l’Association des Personnes Handicapées du Kamouraska Est.
La situation est déjà préoccupante. L’été dernier, des parents de résidents ont dû travailler pour permettre aux employés de prendre des vacances. Normalement, l’Envol engage une demi-douzaine de préposées. Les ressources comme l’Envol souhaitent donc du financement pour payer de façon égale leurs préposées, une fois l’urgence sanitaire levée.
L’Alliance québécoise des regroupements régionaux pour l’intégration des personnes handicapées a d’ailleurs chiffré les coûts d’une telle opération. Rendre la prime permanente pour les neuf ressources qui existent au Québec comme l’Envol représenterait pour le gouvernement une somme annuelle de 940 794 $. À titre comparatif, l’hébergement en CHSLD pour les 136 personnes qui habitent ces résidences coûterait au gouvernement 12 240 000 $ par an. Rappelons que les organismes se sont occupés de faire construire les maisons et sont responsables de l’entretien.