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Jean Martin est décédé

Jean Martin

Il est de ces gens qui laissent un immense vide lorsqu’ils s’en vont. C’est le cas de Jean Martin, bénévole infatigable, citoyen engagé et figure respectée du Kamouraska, décédé subitement le 12 octobre. Son départ a profondément bouleversé la communauté, tant il aura marqué son milieu par son dévouement, sa rigueur et sa bienveillance.

Infirmier de profession, Jean Martin a consacré plus de trente ans de sa vie à soigner les autres à l’Hôpital Notre-Dame-de-Fatima de La Pocatière. Retraité, il n’a jamais cessé de servir. Il s’est investi dans de nombreuses causes locales, présidant entre autres le comité Mes soins restent ici et la Fondation de la Polyvalente de La Pocatière, en plus de s’impliquer dans le mouvement Sauvons notre piscine et diverses campagnes communautaires.

Au fil des années, il était devenu la voix tranquille mais ferme d’un mouvement citoyen déterminé à défendre les soins de proximité et à rappeler que la santé devait d’abord être un service humain avant d’être une structure administrative. Dans une entrevue qu’il avait accordée à Le Placoteux, il dénonçait avec lucidité « les failles d’un système », sans jamais s’en prendre aux individus. Son combat, c’était celui de la solidarité, de l’équité et du respect des patients.

Une vague d’hommages

La nouvelle de son décès a suscité une pluie de témoignages sur les réseaux sociaux. La Fondation de l’Hôpital Notre-Dame-de-Fatima a rendu hommage à « un bénévole d’exception, un homme généreux, engagé et profondément humain ». L’organisation a rappelé son dévouement professionnel et personnel : « Son humanité, son sourire et son immense cœur resteront à jamais gravés dans nos mémoires. »

La Fondation de la Polyvalente de La Pocatière, qu’il présidait depuis sa création, a salué « un homme de cœur qui donnait de son temps sans compter (…) Jean aura toujours une place très importante dans le cœur de la Fondation », a souligné son conseil d’administration, offrant ses condoléances à son épouse Danielle Dumais et à ses enfants.

Le comité Mes soins restent ici, qu’il dirigeait depuis huit ans, s’est dit « sous le choc » : « Jean a agi avec conviction et sagesse à titre de porte-parole citoyen d’un mouvement déterminé à ramener dans notre communauté les ressources de proximité dont nous avons été privés depuis la réforme Barrette. Merci, Jean, tu nous laisses le souvenir d’un gars engagé et toujours respectueux des gens avec qui tu devais débattre. »

Même son implication dans le comité Sauvons notre piscine a été soulignée : « Un homme qui a été dès le départ de la mobilisation citoyenne pour notre piscine, qui a appuyé et pris part aux actions concrètes pour conserver une offre en matière de sécurité aquatique au Kamouraska », a écrit Julye Letarte, l’une des membres fondatrices.

Des citoyens reconnaissants

Les témoignages de citoyens ont aussi abondé sur les réseaux sociaux. « Jean avait le mot bénévolat de tatoué sur le cœur. Il était de toutes les campagnes de financement, des marches pour sauvegarder nos soins, de vente de billets, d’organisation de brunchs et de soupers. Positif, généreux, empathique, sans jugement et très aimant envers tous… un GRAND homme vient de nous quitter », a écrit Mary-Claude Lebel.

« Un grand homme ce Jean ! Un chef de file, un homme déterminé et dévoué, un grand humain au cœur d’or avec qui j’ai eu l’immense bonheur de travailler », a témoigné Marie-Josée Gagnon. Marie-Josée Caron, pour sa part, a rappelé l’influence qu’il a eue sur une génération de soignants : « Il a été un modèle pour la jeune infirmière que j’étais. Il nous a transmis cette fierté d’être au cœur des soins du Kamouraska. » Andrée Gagné a ajouté : « Je me souviendrai toujours de lui, quand maman avait fait un AVC. C’est lui qui s’était occupé d’elle la première journée. Je n’oublierai jamais cette bonté. »

Une voix respectée

Jean Martin incarnait un bénévolat lucide, ancré dans la justice sociale et la responsabilité collective. Dans ses interventions publiques, il s’exprimait toujours avec calme, rigueur et respect, même lorsqu’il remettait en question les décisions des autorités.

Le Placoteux a eu l’occasion de lui donner la parole à plusieurs reprises au fil des ans. Il y démontrait chaque fois une grande connaissance de ses dossiers, un sens critique affûté et un profond respect pour le débat public. Ses interventions, empreintes d’humanité, ont contribué à élever la discussion sur les enjeux de santé dans la région.

Il laisse derrière lui le souvenir d’un homme juste, d’un bénévole rare, et d’un citoyen dont les convictions continueront d’inspirer longtemps.