Les toiles du peintre d’origine française Pierre Navarre embellissent actuellement les corridors et les escaliers du Musée régional de Kamouraska. Plus qu’une simple exposition posthume, les œuvres de cet amoureux du Bas-du-Fleuve feront l’objet d’une conférence au Moulin Paradis, le 19 juillet prochain.
Pierre Navarre a été formé à l’École des Beaux-Arts de Paris avant la Seconde Guerre mondiale. Il y a étudié successivement la peinture et l’architecture. Fait prisonnier par les Allemands durant le conflit, son emprisonnement dans les camps lui a permis de développer une passion pour les arts expressifs.
Ayant travaillé à la reconstruction de la France comme architecte au sortir de la guerre, il émigre au Québec durant la Révolution tranquille, où à l’époque tout est « à construire ». Jusqu’à sa mort en 1985, il passe ses étés dans le Bas-du-Fleuve, notamment à Kamouraska, où il s’adonne notamment à sa passion pour la peinture, inspiré par les paysages et les personnages du Québec.
Artiste prolifique — environ 500 toiles, gouaches, pastels, encres de Chine et dessins —, « il n’a jamais vraiment eu la chance d’exposer de son vivant », mentionne Anik Corminbœuf, directrice du Musée régional de Kamouraska. « Son fils, qui a hérité de ses œuvres, nous a approchés pour vérifier notre intérêt à en exposer quelques-unes. L’offre était trop belle pour la laisser passer », poursuit-elle.
Quelques-unes d’entre elles s’offrent actuellement aux yeux des visiteurs entre les murs du musée. Elles mettent en valeur la campagne québécoise, comme ses fermes et ses vergers, ou encore les paysages signatures du Kamouraska et du Bas-Saint-Laurent.
En complément, une conférence est prévue au Moulin Paradis le 19 juillet à 16 h 30. Eugénie Makarova, professeure en histoire de l’art et en architecture moderne à l’Université McGill, sera accompagnée de Frédérique Anne Audet, étudiante à la maîtrise en histoire de l’art à l’Université de Montréal. Ensemble, elles évoqueront les particularités des paysages kamouraskois dans l’œuvre de Pierre Navarre, en plus de s’attarder à d’autres éléments de l’histoire de l’art.
Transition
Ouvert tous les jours de 9 h à 18 h jusqu’au 1er septembre, le Musée régional de Kamouraska connaît jusqu’à présent un bon début de saison. « Nous avons plus de visites qu’à pareille date l’an dernier », se réjouit la directrice, qui observe pourtant moins de touristes que par le passé dans le village de Kamouraska.
Outre les œuvres de Pierre Navarre, le Musée régional de Kamouraska offre de nouveau ses expositions Du bateau au magasin, Le salon seigneurial, La chapelle du couvent, Prendre les eaux et Le petit-théâtre. Ces visites guidées s’ajoutent à celles du village, du Moulin Paradis, et à l’excursion géologique.
L’an prochain, le Musée régional de Kamouraska souhaite entamer un virage numérique, comme il a été observé ces dernières années dans plusieurs autres musées de la région. L’embauche d’une personne-ressource aux communications est aussi dans la mire, pour mieux faire connaître le Musée et développer le Moulin Paradis. Un événement-bénéfice sous forme de cocktail dînatoire, visant à appuyer financièrement les projets du Musée, est à l’agenda pour le 14 octobre prochain.