La consommation excessive d’alcool chez les jeunes a un impact sur leur cerveau

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Si le nombre de jeunes qui ont consommé de l’alcool au secondaire a diminué depuis 20 ans, ceux qui boivent de façon excessive sont aussi nombreux. Une nouvelle publication d’Éduc’alcool démontre par ailleurs les impacts de la consommation excessive et répétitive sur le cerveau des ados.

Entre 2000 et 2019, le pourcentage de jeunes Québécois du secondaire ayant consommé de l’alcool dans la dernière année est passé de 71,3 % à 53,2 %, une nette diminution. Toutefois, quand on regarde seulement les jeunes qui boivent de l’alcool, on remarque que la proportion de ceux qui boivent de façon excessive reste à peu près la même, passant seulement de 64 % à 61 %.

On sait que la drogue a un impact sur le cerveau des jeunes qui se développent jusqu’à 25 ans. Des régions du cerveau sont aussi affectées par l’alcool, mais différemment.

« L’alcool est un dépresseur. Pour cette raison, l’effet sur le système nerveux et le cerveau va être différent de l’effet du cannabis (NDLR : qui est un perturbateur). L’alcool va agir sur les fonctions exécutives. À moyen terme, on va le voir des impacts sur la mémoire à l’école par exemple. Ce sont aussi des jeunes qui risquent d’avoir des comportements en lien avec leur impulsivité », dit Myriam Laventure, professeure titulaire à l’Université de Sherbrooke et experte du sujet de la consommation d’alcool chez les jeunes.

Un déclin plus rapide de la matière grise dans les régions frontales du cerveau est observé chez les adolescents qui boivent de l’alcool de façon excessive et répétitive.

Par excessive, on entend cinq consommations et plus en une seule occasion et par répétitive, une fois par mois. À moyen et long terme, on note des impacts comme la mémoire qui est affectée ou des comportements impulsifs. Cela s’ajoute aussi aux facteurs de risque de l’anxiété et la dépression. En effet, ils sont plus nombreux à consommer pour tenter de faire taire les symptômes.

Cela reste toutefois réversible, précise-t-on.

« Il y a des choses qui sont réversibles. Si on cesse sa consommation ou que ça devient occasionnel, il y a des choses qui vont revenir, reprendre leur place », conclut Mme Laventure.