La Coopérative d’alimentation de Mont-Carmel pourrait bientôt fermer ses portes. Une assemblée générale extraordinaire, prévue le 25 juin, déterminera si l’épicerie poursuivra ses activités, ou si elle tirera définitivement sa révérence, laissant les résidents sans autre alternative que le dépanneur local.
« Ce sont les membres qui vont décider de l’avenir de la coopérative », affirme Jamin Lévesque, directeur général et président du conseil d’administration. En poste depuis 2019, M. Lévesque ne cache pas que la situation financière de l’épicerie est critique. « Ça fait plusieurs années que c’est difficile, et là on arrive à un tournant », dit-il.
La Coop, fondée en 1945, a traversé de nombreuses tempêtes, mais la situation actuelle semble plus menaçante que jamais. En plus de la concurrence accrue des grandes chaînes comme Maxi, récemment installées à Saint-Pascal et à La Pocatière, l’inflation et l’augmentation des salaires dans un secteur à faible marge ont fragilisé davantage la structure coopérative.
« Dans l’alimentation, les marges sont minces. Il faut du volume. Et malheureusement, les gens ne magasinent plus chez nous », explique M. Lévesque. La tendance est claire : comme dans bien des villages, la majorité des travailleurs de Mont-Carmel font la navette vers les centres urbains voisins. Résultat : ils font leurs courses ailleurs, souvent en revenant du travail.
Malgré tout, la Coop a connu un rebond temporaire durant la pandémie. « En 2020, avec les restrictions sanitaires, les gens restaient chez eux, alors ils sont revenus vers leur épicerie locale. On avait doublé nos ventes en six mois », se souvient M. Lévesque. Mais dès la reprise de la vie normale, l’achalandage est redescendu. « Depuis quatre ans, deux autres épiceries indépendantes ont fermé dans la région. »
Aujourd’hui, l’option d’un rachat privé est évoquée. « Si quelqu’un de passionné veut racheter les actifs et relancer l’épicerie, ce serait une possibilité. Mais sans renouveau ou relève, la coop ne peut plus continuer. » Actuellement, la Coop compte trois employés à temps plein et quatre à temps partiel. « Le personnel n’a jamais été un problème. On a une bonne équipe et une belle ambiance de travail », insiste-t-il.
L’assemblée du 25 juin déterminera si des membres souhaitent reprendre le flambeau. Deux postes d’administrateurs seront vacants, dont celui d’un membre qui vient d’annoncer sa démission. Si aucun candidat ne se manifeste, il est probable que la Coopérative ferme ses portes dans les semaines suivantes.
« C’est une décision collective. Moi, je ne peux rien recommander tant que je ne sais pas s’il y aura une relève », conclut M. Lévesque.