La capitation de la Fabrique de la paroisse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière cédera la place à une campagne de financement annuelle. Plus qu’un nouveau vocable, ce changement d’appellation s’accompagne d’une nouvelle façon de donner, une approche qui s’inscrit en ligne droite avec la volonté diocésaine de revoir ses méthodes de financement.
Vaut mieux prévenir que guérir. Un déficit estimé à 22 000 $ pour l’année 2023 est ce qui fait dire à la Fabrique de la paroisse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière que le temps est venu de revoir ses façons de faire.
« On s’inspire de ce qui s’est fait dans d’autres paroisses, et qui fonctionne déjà très bien », exprime le trésorier Serge Tisseur.
L’automne dernier, le Diocèse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière dévoilait sa nouvelle approche en matière de financement populaire : ajuster son discours selon les publics — l’héritage pour les amoureux du patrimoine, la mission pour ceux qui sont interpellés par le message de Jésus-Christ —; parler ouvertement d’argent — un sujet d’ordinaire tabou dans l’église catholique, mais qui se doit d’être décomplexé —; adopter une approche philanthropique du don par le biais d’une sollicitation proactive.
La Fabrique de la paroisse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière n’appliquera pas nécessairement ces nouvelles orientations à la lettre pour sa prochaine campagne de financement annuelle, qui débutera le 1er mai prochain, mais elle instaurera volontiers la possibilité du don en ligne, une des avenues suggérées l’automne dernier par le Diocèse.
« Les paroissiens qui le souhaitent pourront continuer comme avant en nous faisant parvenir leurs dons par le poste, mais on croit qu’on pourra rejoindre davantage de gens avec ce nouveau moyen électronique », poursuit le trésorier.
Avec cette nouvelle approche vient aussi un objectif plus ambitieux de 55 000 $ pour la Fabrique de la paroisse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière. L’an dernier, 635 personnes ont fait un don lors de la capitation, ce qui est peu, compte tenu de la population de la paroisse qui regroupe autant la ville de La Pocatière que la municipalité de Sainte-Anne-de-la-Pocatière.
« À 55 $ par don, on a seulement besoin de rejoindre 1000 personnes pour atteindre notre objectif », soulève Serge Tisseur.
Rare déficit
L’estimation du déficit à 22 000 $ pour l’année 2023 s’explique par le départ de quatre des cinq prêtres locataires au presbytère, et par l’augmentation de la prime d’assurance pour la cathédrale Sainte-Anne-de-la-Pocatière. Les « dérives des prêtres du passé » qui se sont soldées par plusieurs poursuites judiciaires ont fait fondre comme neige au soleil les réserves financières de la mutuelle d’assurance à laquelle souscrit la Fabrique.
« On recevait même une ristourne annuelle de cette mutuelle, de sorte qu’au bout du compte, on ne payait jamais la totalité de ce qui nous était chargé. Pour quelques années encore, on craint ne pas avoir de ristourne, le temps que la mutuelle se reconstitue un fonds de réserve. »
La situation n’est donc pas critique, aux yeux de Serge Tisseur, car l’année 2022 s’était soldée par un surplus de 10 000 $. La Fabrique ne prend toutefois pas la chose à la légère, et la revue des méthodes de financement n’est qu’une première étape dans une plus vaste réflexion qui pourrait suivre à plus long terme, en vue d’une requalification de la cathédrale, entre autres, ou encore même du presbytère. « Il y a aussi des discussions qui se poursuivent avec la Ville de La Pocatière pour la vente du stationnement de la cathédrale, dans le cadre du projet de réaménagement de la 4e Avenue. Si ça se concrétisait, c’est sûr qu’on n’aurait plus à assumer les dépenses liées à l’entretien », conclut-il.