La fondation du collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière… une lutte de pouvoir (2e partie)

Le collège de Sainte-Anne vers 1900. Carte postale. BAnQ, Collection numérique

Mgr Charles-François Painchaud est le fondateur du collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière. Son implication pour implanter cette institution d’enseignement constitue une avancée importante dans la scolarisation de la Côte-du-Sud.

Au moment où les notables de Kamouraska, représentés par Amable Dionne, font tout pour obtenir un collège dans leur localité, l’abbé Painchaud se retrouve dans une position privilégiée. En compagnie du vicaire général, l’abbé Jérôme Demers, il se présente devant l’évêque du diocèse et lui propose les plans de son collège tout en lui affirmant qu’il acceptera la décision de l’évêque quelle qu’elle soit.

En attendant la réponse de Mgr Panet, l’abbé Demers invite l’abbé Painchaud à « commencer immédiatement à bâtir »[i]. Ce dernier ne tarde donc pas à préparer les plans de l’édifice et un programme éducatif qu’il s’empresse de faire parvenir à l’évêque. Voyant que des travaux de planification sont accomplis, Mgr Panet donne son aval au projet.

On comprendra que l’abbé Demers a exercé une influence sur l’évêque pour l’avancement de ce projet. Notons que l’apparition d’un collège laïc à Kamouraska n’était pas bienvenue pour le clergé, lequel cherchait à avoir une main mise sur l’éducation.

Approuvé par l’évêque le 16 février 1827, le plan du collège est confié au menuisier François Richard et au maçon Antoine Gagnon. Ils sont alors chargés de construire un bâtiment en pierre de 93 pieds de longueur sur 43 pieds de largeur. Débutant en juin 1827, les travaux se terminent deux ans plus tard.

Malgré certaines incertitudes, le collège de Sainte-Anne connaît une belle expansion au cours des décennies. En 1867, il comprend 245 garçons. Offrant un cours secondaire privé, le collège devient avec les années de membres des professions libérales. Visionnaires, ses dirigeants favoriseront également la création d’une école d’agriculture pour la formation des cultivateurs et des agronomes en 1859, et d’une école supérieure des pêcheries en 1938.