Publicité

La grève de Postes Canada plonge le CAB du Kamouraska dans la confusion

La directrice générale du CAB du Kamouraska, Pascale Ouellet. Photo : Archives Le Placoteux

La grève en cours chez Postes Canada cause de sérieux maux de tête au Centre d’action bénévole (CAB) du Kamouraska, particulièrement pour la facturation de ses services destinés à une clientèle majoritairement âgée.

« Ça pose de gros et de sérieux problèmes pour notre clientèle », lance d’entrée de jeu la directrice générale du CAB du Kamouraska, Pascale Ouellet.

L’organisme prodigue divers services, notamment la popote roulante, le transport bénévole et l’accompagnement. Ces services sont facturés aux clients. Ainsi, chaque mois, environ une centaine de factures sont envoyées à des usagers, des personnes âgées pour la plupart, qui n’ont souvent pas de courriel ou d’accès à Internet.

« Pour 90 % des gens, on ne peut pas envoyer de facture autrement que par la poste. Pour ceux qui ont une adresse courriel, il n’y a pas de problème, mais pour les autres, c’est impossible. Ça n’a pas de bon sens de commencer à faire le tour du Kamouraska pour livrer tout ça à la main », dit-elle.

L’absence de courrier paralyse donc la chaîne de paiement. « Ils ne peuvent pas nous rembourser. Certains font affaire avec leurs enfants, ou des gens qui savent comment faire un virement Interac, mais les autres ne sont pas capables. » Résultat : les montants s’accumulent. « Pour certains services, après une semaine, ça monte vite, et ça devient plus difficile à rembourser », note Mme Ouellet, qui parle d’un effet domino.

« Nos usagers nous appellent, ils sont stressés. Ils savent qu’ils nous doivent de l’argent, mais ils ne peuvent pas payer. C’est la même chose ailleurs : Hydro, les assurances, tout passe par la poste. » Elle s’inquiète aussi de la détresse que cette situation cause chez les aînés. « Ce sont des gens qui se sentent pris en otage. »

D’autres centres ont tenté d’adopter le prélèvement automatique, mais la solution n’est pas miraculeuse. « Même avec ça, il faut quand même envoyer la facture avant le prélèvement. On n’est pas plus avancé. On est bloqué à la base. »

Tous les services maintenus

Pour l’instant, si tous les services du Centre d’action bénévole continuent d’être offerts, la situation ne pourra pas durer indéfiniment. « On attend. On réussit à maintenir nos services pour ne pas pénaliser nos usagers, mais si ça s’étire, ça va devenir très compliqué », conclut la directrice générale, amère. « Nos aînés sont pris en otage par une situation qu’ils ne comprennent pas, et sur laquelle ils n’ont aucun contrôle. »