La maison Lebel-Langlais, sauvée de l’incendie de la Côte-du-Sud

La maison Lebel-Langlais vers 1920. Photo : Wiki Commons, domaine public

En septembre 1759, une menace plane sur la Côte-du-Sud. Les Anglais débarquent à Kamouraska. Après une escarmouche avec des habitants de cette paroisse, les troupes de Scott ont l’ordre de brûler tout sur leur passage.

Dans son rapport, le major George Scott raconte que ses troupes ont brûlé 109 maisons à Kamouraska le 9 septembre. Selon l’historien Gaston Deschênes, Scott n’aurait rien épargné. La maison de Jean Lebel construite en pierre avant 1757 est incendiée, mais pas en totalité. Une tradition veut que le toit seulement ait été la proie des flammes. Jean Lebel la reconstruit en 1760 puisqu’elle a encore ses murs en pierre. Elle passera aux mains de son fils Antoine Lebel en 1771, et sera agrandie en 1802.

Elle porte aujourd’hui le nom de maison Lebel-Langlais, puisque plusieurs générations de cette famille l’ont habitée. L’ancêtre de cette famille, Daniel Louis Philippe Sargent (Langlais), s’établit à Rivière-Ouelle et épouse Marguerite Lavoie le 17 janvier 1718.

Le parcours et le destin de Louis-Philippe sont étonnants. Fils du soldat Digory Sargent et capturé en 1702 à Worcester (Maine) par les Abénaquis, le petit Daniel est remis par la suite au gouverneur de la Nouvelle-France Philippe de Rigault de Vaudreuil. Lors de son baptême le 6 novembre 1707 à Notre-Dame de Montréal, les autorités lui donnent le nom de Louis Philippe. Naturalisé en 1710 sous le nom de Louis Philippe Sargent, il s’établit à Rivière-Ouelle et ses descendants prennent le nom de Langlais. Une plaque commémorative a été érigée dans le cimetière de Worcester pour rappeler la mort de son père Digory, et la captivité de sa mère et de ses frères chez les Abénaquis. Établi à Rivière-Ouelle, Daniel Langlais a donc contribué à perpétuer le nom de cette famille en Nouvelle-France. On connaît aussi une branche des Langlais provenant de son frère Jean, établi à Château-Richer.