La passion et les défis de l’agriculture moderne

Nathalie Lemieux. Photo : Marc Larouche

À l’occasion du centenaire de l’Union des producteurs agricoles (UPA), Nathalie Lemieux, présidente de la section Bas-Saint-Laurent, affirme que le gouvernement porte une oreille attentive aux demandes des membres face à la crise qui se poursuit. La récente entente de principe en est la preuve. Le thème retenu pour les 100 ans de l’UPA, Du cœur au ventre, illustre la détermination des producteurs agricoles qui ont toujours su s’adapter et relever les défis.

« Du cœur au ventre, ça résume l’énergie et la détermination des agriculteurs à maintenir leurs entreprises viables et prospères, malgré les défis croissants, explique la présidente. Vous savez, les défis ont toujours été présents. Ils ont évolué, touchant maintenant davantage les aspects environnementaux, climatiques et économiques, dit-elle. Les enjeux contemporains exigent des solutions innovantes et adaptées, tout en nécessitant un soutien accru des gouvernements. »

Chute des revenus nets et taux d’endettement important jumelé à des taux d’intérêt élevés sont autant d’éléments qui empêchent les entreprises agricoles de reprendre leur souffle.  « Je sens une écoute attentive de la part du gouvernement », ajoute Nathalie Lemieux. De fait, l’entente de principe prévoit l’instauration de diverses mesures, notamment en matière de soutien économique, de régulation agricole, et de réduction de la bureaucratie.

Le premier ministre François Legault a affirmé qu’il bonifiera certains programmes pour aider les agriculteurs à absorber la hausse des taux d’intérêt. De même, une aide supplémentaire est prévue pour les producteurs maraîchers pour pallier les pertes subies lors des pluies abondantes de 2023.

Des mesures sont aussi prévues pour alléger la paperasse. « La bureaucratie éloigne les agriculteurs de leurs champs et de leurs animaux. On passe de plus en plus d’heures dans nos bureaux à remplir des registres. La nécessité de rendre des comptes sur des aspects variés, comme l’environnement et l’économie, empiète sur du temps précieux que nous devrions consacrer à nos activités de production », ajoute Mme Lemieux.

Par exemple, elle cite la période d’épandage. Les réglementations actuelles imposent des dates strictes pour l’épandage, sans prendre en compte les variations climatiques annuelles. « Nos saisons s’allongent, et les conditions de sol varient. Est-ce qu’on peut envisager une période d’épandage plus flexible, ajustée selon les conditions réelles de l’année? »

Nathalie Lemieux estime que le gouvernement devrait reconnaître les compétences des agriculteurs modernes, souvent formés au cégep ou à l’université. « Ils sont de plus en plus professionnels. Ils ne feront rien qui nuise à leur développement ou à l’environnement.  Il faudrait qu’on nous fasse confiance, et qu’on nous accorde une certaine flexibilité dans les régulations », conclut la présidente, appelant à une collaboration renforcée entre les agriculteurs et les gouvernements pour surmonter les défis actuels et futurs. « On se parle, mais on doit aussi agir ensemble. »