La TREMBSL présente sa vision d’une gouvernance régionale des forêts bas-laurentiennes

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La Table régionale des élus municipaux du Bas-Saint-Laurent (TREMBSL) dépose un mémoire en réponse à la consultation nationale sur la forêt qui place les communautés forestières au cœur d’une vision d’avenir pour la région.

« Au Bas-Saint-Laurent, depuis plus de deux siècles, les forêts créent du sens et de la valeur pour nos communautés. Avec ce mémoire, on fait la démonstration que la force de concertation et l’expertise construites au fil des années ont porté des fruits en matière de développement social, économique et environnemental pour notre région. Ensemble, nous avons atteint un niveau de maturité qui nous permet de proposer une vision d’avenir portée par la volonté d’exercer une plus grande responsabilité à l’endroit de nos forêts », déclare Bruno Paradis, préfet de la MRC de La Mitis et président de la TREMBSL.

Le mémoire fait un tour d’horizon des forêts bas-laurentiennes et des activités forestières qui y sont exercées. Il rappelle que les communautés forestières bas-laurentiennes sont à l’origine de la création des groupements forestiers au Québec.

« Les Opérations Dignité ont donné naissance, il y a plus de 50 ans, à cette structure forestière qui s’est ensuite déployée partout au Québec. Les communautés locales voulaient mieux vivre de leurs forêts. Elles se sont mobilisées pour créer des entreprises collectives vouées à l’aménagement d’une forêt privée de proximité pour en faire un véritable levier de développement. Aujourd’hui, ces entreprises se sont diversifiées, non seulement dans le secteur de l’aménagement forestier, mais aussi dans la production de plants, la transformation du bois et la production de sirop d’érable », explique Bertin Denis, préfet de la MRC des Basques et membre de la TREMBSL.

Les grands enjeux qui touchent les forêts bas-laurentiennes sont présentés dans le mémoire. Adaptation aux changements climatiques; harmonisation des usages de la forêt; accessibilité au territoire; diminution des possibilités forestières; diversification des activités forestières et valorisation du travail forestier sont parmi les principaux défis que doit relever la région. Devant ces défis, les élus sont en accord avec la nécessité de réviser le régime forestier québécois dans l’optique d’améliorer la résilience de nos forêts face aux changements climatiques, mais aussi pour engager plus concrètement la responsabilité des communautés forestières régionales. En ce sens, les élus du Bas-Saint-Laurent recommandent au gouvernement d’autoriser la prise en charge régionale des responsabilités en matière d’aménagement forestier sur les territoires publics et privés, de la planification à la réalisation des opérations forestières.

« Nous souhaitons amorcer une réflexion concertée sur la création d’une Société des forêts du Bas-Saint-Laurent. Cette réflexion se réalisera avec tous les groupes concernés par les différentes vocations et activités forestières de la région », souligne Gérald Beaulieu, préfet de la MRC de La Matanie et membre de la TREMBSL. « Cette Société aura pour mission de dynamiser l’économie basée sur la diversité des ressources forestières publiques et privées, en misant sur l’intensification, l’innovation et la gestion intégrée des différents usages de la forêt. Nous souhaitons aussi adapter nos pratiques d’aménagement pour appuyer la production de ressources à forte valeur ajoutée, le maintien des habitats fauniques et les efforts de conservation de la biodiversité », ajoute monsieur Beaulieu.

Bioénergies

Le Bas-Saint-Laurent s’inscrit parmi les précurseurs du chauffage à la biomasse forestière résiduelle. Au regard de la transition énergétique, le mémoire de la TREMBSL met en évidence l’importance de soutenir le développement de cette filière, pour un déploiement à plus grande échelle au sein d’un projet d’écosystème énergétique régional.

« Nous recommandons au gouvernement de créer un programme de financement structurant pour que la région puisse contribuer aux cibles nationales de production de bioénergie en intensifiant l’exploitation de la biomasse déjà présente dans nos forêts », explique Chantale Lavoie, préfet de la MRC de la Matapédia et membre de la TREMBSL.

La TREMBSL conclut son mémoire en rappelant l’importance cruciale de placer la valorisation de la main-d’œuvre forestière au cœur des stratégies sur l’avenir de la forêt.

« Nous recommandons à la ministre des Ressources naturelles et des Forêts de déployer une stratégie de valorisation du travail forestier, en commençant par intégrer une rémunération à taux horaire pour les ouvriers, et en incorporant des avantages sociaux dans la grille de taux pour la valeur des traitements sylvicoles. Elle enverrait ainsi le message aux communautés forestières qu’elles ont encore le droit de vivre de leurs forêts! », déclare Serge Pelletier, préfet de la MRC de Témiscouata et membre de la TREMBSL.

Source : Table régionale des élus municipaux du Bas-Saint-Laurent