La ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina, refuse d’appuyer la région du Bas-Saint-Laurent dans ses efforts visant la valorisation et la rétention de ses travailleuses et travailleurs forestiers, soutient la Table régionale des élus(es) municipaux du Bas-Saint-Laurent (TREMBSL).
L’organisme déplore un manque de vision pour l’avenir des communautés forestières. Il demande à la ministre de revoir cette décision, et de déployer des mesures structurantes pour valoriser le travail forestier. « Le Bas-Saint-Laurent est une région forestière. Les travailleurs forestiers représentent bien plus qu’un levier de développement économique. Ensemble, ils donnent vie à nos communautés forestières et à nos territoires. Ils forment une richesse collective, et c’est pourquoi ils méritent d’être valorisés et placés au cœur des stratégies sur l’avenir de nos forêts. », explique Bruno Paradis, préfet de la MRC de La Mitis et président de la TREMBSL.
La région fait face à une importante pénurie de main-d’œuvre qualifiée pour la réalisation des travaux sylvicoles. Depuis 1997, le nombre d’ouvriers a chuté drastiquement, alors que l’âge moyen a augmenté considérablement. D’autres facteurs aggravants se sont ajoutés, dont la concurrence provenant d’autres secteurs d’activités. Pour combler ces besoins, plusieurs régions et entreprises sylvicoles choisissent de recourir massivement aux travailleurs étrangers temporaires, ou dans certains cas, de réduire leurs activités. Le Bas-Saint-Laurent a plutôt choisi de miser sur des mesures de valorisation du travail forestier.
En 2020, la région a mis en place un projet pilote pour expérimenter des mesures de valorisation auprès des ouvriers forestiers. L’évaluation de ce projet démontre que les conditions salariales basées sur un mode de rémunération à taux horaire, avec des avantages sociaux et un accès à la formation, représentent les facteurs d’attraction les plus prometteurs. « Le métier d’ouvrier forestier compose avec un retard considérable en matière de rémunération et de valorisation, comparativement à d’autres métiers qui exigent le même niveau de scolarité, comme le secteur de la construction, par exemple », explique Philippe Guilbert, maire de Trois-Pistoles et vice-président de la TREMBSL.
Devant l’urgence de maintenir la main-d’œuvre régionale en place à quelques semaines de l’ouverture de la saison sylvicole, une demande de financement d’urgence a été adressée aux ministères partenaires du projet en décembre dernier. Services Québec a accepté de fournir une contribution additionnelle temporaire afin de maintenir les avantages fournis pour l’année en cours, et de préparer la transition. La ministre des Ressources naturelles et des Forêts refuse de contribuer.
«Nous avons eu une très bonne collaboration avec la direction régionale du MRNF tout au long de ce projet. Malgré cela, notre ministre régionale et ministre de nos forêts décide de laisser tomber les travailleurs forestiers! Il y a là un manque de vision quant à l’avenir de nos régions forestières! » déplore Michel Lagacé, préfet de la MRC de Rivière-du-Loup et membre de la TREMBSL.
Source : TREMBSL