Se situant entre les municipalités de L’Islet et de Cap-Saint-Ignace dans la MRC de L’Islet, l’Anse à Gilles possède une histoire étonnante marquée par le régime seigneurial, la construction navale et la villégiature.
Le nom qu’on donne à cette anse rappellerait Gilles Gaudreau (1644-1726), l’un des premiers habitants de la seigneurie Vincelotte. Cette seigneurie concédée le 3 novembre 1672 à Geneviève Chavigny fait référence à Vincelottes, une petite commune établie sur la rive droite de l’Yvonne en Bourgogne-Franche Comté. Mais c’est toutefois le deuxième seigneur Charles-Joseph Amyot (1680-1735) qui prend la responsabilité d’attirer des colons sur ses terres. Il se fait alors construire un manoir de 46 pieds sur 21 pieds, un moulin à vent et une boulangerie de 30 pieds sur 19 pieds.
Le moulin à vent que l’on trouve aujourd’hui à l’Anse à Gilles est l’un des derniers vestiges du régime seigneurial sur la Côte-du-Sud. Construit en 1690-1691, il est utilisé jusqu’au milieu du XIXe siècle. En raison de ses caractéristiques architecturales, il représente un joyau dans le patrimoine régional. Laissé à l’abandon durant plusieurs années, il sera l’un des premiers bâtiments à être restauré par la Commission des monuments historiques en 1924. Une plaque commémorative a d’ailleurs été érigée sur le site. Classé en 1957, le moulin sera de nouveau restauré en 1980.
Durant les années 1740, le site de l’Anse à Gilles aurait pu devenir le noyau villageois de Cap-Saint-Ignace. Le seigneur Amyot tenait mordicus à la construction de l’église de la paroisse dans son fief. Avec ses censitaires, il fait ériger un presbytère-église sur un terrain qui lui appartient. Mais en raison de la croissance de la population, le projet d’une nouvelle église ne manque pas de susciter une véritable chicane de clocher entre les habitants des fiefs Gamache et Vincelotte. Ayant essayé de récupérer les terrains qu’il avait donnés à la Fabrique, le seigneur Amyot perdit un procès long et coûteux.
