Le 13 juillet, le festival Archipel de Kamouraska mettra en scène une fille de chez nous qui a vu du pays. Le Placoteux a voulu redécouvrir cette artiste au parcours peu banal.
Laurence-Anne est née à Saint-Pascal à la fin du siècle dernier. Déjà, à l’école primaire, elle chante. « J’ai fait mon premier spectacle à sept ans, rappelle-t-elle. C’est une passion qui est restée. » À cette époque, elle chante sur des trames sonores préenregistrées, mais à 15 ans, elle apprend la guitare et compose ses propres mélodies.
« J’étais tannée d’interpréter des chansons sans vraiment ressentir les émotions qu’elles véhiculaient, parce qu’elles ne venaient pas de moi. »
La suite est témoin de la persévérance de l’artiste. Elle présente ses chansons à Secondaire en spectacle, qui lui donne l’expérience des concours, et qui confirme que la musique sera son mode de vie. En cinquième secondaire, elle crée son premier album au cours d’un projet scolaire. La musique est sa passion, et elle hésite au moment de s’inscrire au cégep. « J’avais envie de musique, et je ne voulais pas étudier “pour rien” dans un domaine quelconque. » Elle s’accorde donc le temps de réfléchir, et part un an au Mexique, où elle apprend l’espagnol et découvre une autre culture. Elle se fait des amis musiciens, dont le studio maison lui permet de découvrir comment on crée une chanson, et comment on la met en marché à l’aide de vidéoclips et autres outils.
Laurence-Anne revient au Québec et s’installe à Montréal, là où les occasions de faire de la musique de façon professionnelle sont plus nombreuses. Elle s’inscrit au cégep Marie-Victorin, participe à Cégep en spectacle, compose d’autres chansons. Après le cégep, elle déménage sur le Plateau Mont-Royal, où elle commence à se produire dans les bars et les boîtes à chanson, avec son tout premier groupe. « On mettait un chapeau à la porte, et les gens donnaient ce qu’ils voulaient. Il n’était pas question de cachet dans ce temps-là! »
La consécration
À force d’y croire et de travailler, Laurence-Anne tisse des liens avec le milieu musical de Montréal. En 1997, elle s’inscrit aux Francouvertes. Elle finit troisième, derrière Lydia Képinski et Les Louanges. « Ça m’a donné de la crédibilité et beaucoup de visibilité », se souvient l’artiste.
Non seulement de la visibilité, mais sa performance aux Francouvertes lui ouvre aussi les portes du studio Wild à Saint-Jérôme, où elle enregistre le premier de ses quatre albums, Première apparition, et bâtit son équipe professionnelle. Elle atteint enfin son objectif de gagner sa vie avec la musique.
Un style qui lui est propre
Laurence-Anne a un style musical qui détone un peu de la pop classique. La critique décrit son univers comme planant, psychédélique, brumeux, une musique plus facile à digérer en dehors des circuits traditionnels, ce qui lui impose un effort supplémentaire pour se faire connaître dans les plus petits marchés. Sa dernière visite dans son coin de pays remonte à 2021, alors qu’elle avait donné un spectacle à La Baleine endiablée.
Elle se réjouit de revenir au Kamouraska cet été. « Toute ma famille est encore ici, et j’ai retrouvé des anciens amis du secondaire il y a quelques semaines, je pense bien en voir quelques-uns à Kamouraska! »
Après les Francofolies en début d’été, et Archipel en juillet, elle sera au Festival d’été de Québec, Laurence-Anne fera partie du Calgary Folk Music Festival. Elle aimerait aussi tenter de percer d’autres marchés en se servant de son expérience au Mexique. « J’ai des chansons en français, en anglais et en espagnol, et j’aimerais porter ma musique partout, explique Laurence-Anne. J’ai fait une tournée aux États-Unis avec un groupe coréen, et je n’ai jamais senti que la langue était un problème. L’important, c’est l’émotion, la vibration portée par la musique. »
C’est cet élan et cette vibration que recevront les spectateurs à Kamouraska le 13 juillet. Ils pourront mesurer le chemin parcouru par une Pascaloise qui a fait de la musique son pays.
Laurence-Anne proposera le 13 juillet au public kamouraskois une musique aux couleurs de sa riche personnalité. Photo : Anna Arrobas