Le gouvernement du Québec intensifie ses efforts pour contrer l’épidémie de la tordeuse des bourgeons de l’épinette (TBE), un ravageur qui menace gravement les forêts boréales. En 2025, une enveloppe de 60,2 millions de dollars est allouée à la protection des forêts, incluant des pulvérisations aériennes d’insecticide biologique dans les régions les plus touchées, notamment le Bas-Saint-Laurent.
« Comme on le constate, l’épidémie de TBE se poursuit au Québec, et notre gouvernement continue d’investir pour lutter contre celle-ci. La bonification du budget alloué aux arrosages aériens annoncée en mars dernier permettra d’augmenter et d’optimiser régionalement nos interventions », déclare Maïté Blanchette Vézina, ministre des Ressources naturelles et des Forêts et ministre responsable de la région du Bas-Saint-Laurent et de la région de la Gaspésie−Îles-de-la-Madeleine.
En raison de la progression des dommages, les régions de la Mauricie et de Lanaudière feront l’objet d’arrosages aériens pour la première fois cette année. Dans les autres régions touchées, il est jugé nécessaire de maintenir ou d’ajuster les mesures en place.
Dans nos régions
Avec 107 000 hectares ciblés par les arrosages aériens en 2025, le Bas-Saint-Laurent est l’une des régions les plus affectées par la tordeuse des bourgeons de l’épinette. En 2024, les opérations avaient couvert 104 000 hectares, comparativement à 34 000 hectares en 2023 — une progression alarmante qui illustre la vitesse de propagation de l’infestation dans cette région. La Société de protection des forêts contre les insectes et maladies (SOPFIM) avait d’ailleurs l’an dernier établi une base d’opérations à Rivière-du-Loup afin de coordonner les interventions.
En Chaudière-Appalaches, les superficies touchées par la TBE ont augmenté de 42 725 hectares en 2023 à 60 521 hectares en 2024. Pour 2025, les projections indiquent une persistance de l’infestation. Les arrosages aériens couvriront néanmoins 10 000 hectares uniquement cette année.
Une approche intégrée de lutte
Le programme de lutte contre la TBE repose sur l’utilisation de l’insecticide biologique Bacillus thuringiensis var. kurstaki (Btk), homologué par Santé Canada et jugé sans risque pour la santé humaine, la faune et la flore.
Outre les arrosages, le ministère des Ressources naturelles et des Forêts met en œuvre des mesures telles que la récolte préventive des forêts vulnérables, l’utilisation de traitements sylvicoles adaptés, et la récupération de forêts ayant une proportion variable d’arbres morts.
L’épidémie actuelle de TBE, débutée en 2006 sur la Côte-Nord, continue de s’étendre. Les relevés aériens de 2024 avaient permis de cartographier des dommages sur plus de 14,3 millions d’hectares à l’échelle du Québec, la superficie la plus importante depuis le début de cette épidémie. Les efforts soutenus du gouvernement visent à limiter les impacts écologiques et économiques de cette crise forestière majeure.
Rappelons que la tordeuse des bourgeons de l’épinette se trouve en permanence dans les forêts du Québec, même en l’absence d’épidémie. La densité des populations de l’insecte augmente graduellement pour atteindre le stade de l’épidémie tous les 30 à 35 ans.

