Le Haut-Pays de Kamouraska : D’art et de fierté

Le guide Alexandre Bibeau a su captiver l’imagination des passagers de l’autobus. Photo Maxie Milliard

Le 16 juillet, par un superbe dimanche de pluie, une quarantaine de mordus sont montés dans un gros autobus jaune pour découvrir le singulier circuit d’art public du Haut-Pays de Kamouraska qui a reçu ses premiers visiteurs officiels, guidés par l’ambassadeur numéro un du Parc régional du Haut-Pays, Alexandre Bibeau.

Numéro un, parce qu’au terme de la visite, l’objectif assumé de l’agent de développement était d’avoir transformé les 40 passagers de l’autobus en autant de nouveaux porte-parole des beautés du Haut-Pays.

Il lui aura suffi pour gagner son pari d’un bon huit heures bien tassées, remplies de grandes histoires et de petites anecdotes portées par le talent de conteur certain d’Alexandre Bibeau.

Du trou à Pépette jusqu’aux 250 surnoms répertoriés parmi les citoyens de Saint-Gabriel-Lalemant, le Haut-Pays a pris vie au-delà des paysages superbes traversés par l’autobus.

Et entre les histoires, les visiteurs ont découvert les huit œuvres d’art public qui composent le circuit du Haut-Pays. Une pour chacune des sept municipalités du Haut-Pays, et une de plus commandée en prime par la Municipalité de Saint-Gabriel-Lalemant. À chaque arrêt, des conversations s’engageaient spontanément entre les visiteurs et les artistes venus raconter leur œuvre. Le territoire et ses habitants prenaient soudain une dimension particulière, teintée de la vision de l’artiste.

De l’arrière jusqu’en haut

Il fut un temps où on référait à cette portion du Kamouraska comme à l’Arrière-Pays. Le terme, un peu péjoratif, a fini par devenir lourd à porter. « On a présenté l’idée du Haut-Pays comme un chantier de fierté pour cette portion du territoire durement touchée par la dévitalisation durant plusieurs décennies », raconte Alexandre Bibeau. Il donne en exemple de nombreuses entreprises récemment implantées dans la région : le Marché du Haut-Pays, les Jardins du Haut-Pays, « on s’approprie le nom comme l’affirmation d’un droit d’exister, d’occuper le territoire », poursuit l’agent de développement.

Ce sont une cinquantaine d’entreprises qui s’y sont implantées ces dix dernières années. On compte parmi celles-ci de nombreuses entreprises agrotouristiques et de nombreux créateurs qui approvisionnent les établissements du littoral et du piémont en produits alimentaires ou en créations artistiques. Une forme d’économie circulaire qui profite à tous et qui nourrit la fierté.

Le Haut-Pays est en plein essor. Les prix encore raisonnables des maisons et les vastes terrains toujours disponibles attirent les jeunes familles et les entrepreneurs audacieux, et les projets originaux naissent les uns après les autres. Le travail d’Alexandre Bibeau y est certainement pour quelque chose, mais ce dernier reste convaincu que c’est le Haut-Pays lui-même qui a tout ce qu’il faut pour faire naître la fierté dans le cœur de ses habitants.

L’artiste Bernard Pelletier et Alexandre Bibeau devant l’œuvre Forêt 3 visions à Saint-Alexandre-de-Kamouraska. Photo Maxie Milliard
La rivière à portée, du peintre et illustrateur Pierre Brignaud, à Sainte-Hélène-de-de-Kamouraska. Photo Maxie Milliard