Le Musée québécois de l’agriculture et de l’alimentation (MQAA) sort des deux dernières années de COVID-19 avec un surplus financier qui permettra d’éponger les déficits enregistrés avant la pandémie. Le président Rosaire Ouellet s’en réjouit, car il y a du pain sur la planche qui attend l’organisation prochainement.
Depuis le printemps 2019 que le MQAA fonctionne à sa tête avec un directeur général par intérim en la personne de François Taillon, également directeur du Centre d’archives de la Côte-du-Sud et du Collège de Sainte-Anne. Qui dit intérim dit temporaire, mais la COVID est venue chambouler les plans du conseil d’administration du MQAA qui a choisi de repousser à plus tard l’ouverture du poste.
« On devrait relancer le processus au courant de l’hiver. L’offre d’emploi est déjà écrite », assure Rosaire Ouellet.
Cette direction générale par intérim a toutefois apporté son lot de bénéfices, ne serait-ce que par l’intégration du Centre d’archives situé dans le même bâtiment. Deux comptabilités distinctes sont maintenues, précise le président, mais un seul conseil d’administration, qui comprend entre autres des représentants du Centre d’archives, parle désormais au nom des deux entités.
« On doit tenir deux assemblées générales en une prochainement, car nous n’en avons pas fait l’an dernier. Ça sera probablement mon dernier mandat », poursuit-il.
Laisser la place à la relève est un souhait qu’a exprimé haut et fort Rosaire Ouellet. Il s’engage néanmoins à rester dans l’ombre, en soutien, au besoin. D’autant plus que plusieurs dossiers majeurs devront être pris de front, à courte ou moyenne échéance.
Emplacement
L’emplacement du Musée, situé dans un ancien couvent derrière le Collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, demeure toujours un enjeu. Plusieurs avenues ont été évoquées par le passé, allant de l’achat d’un bâtiment existant à la construction d’un nouveau, l’objectif étant toujours d’être plus visible et accessible aux visiteurs, notamment.
« Avant de songer à déménager, il faut d’abord régler la question du bâtiment que nous occupons actuellement. Pour nous, il serait parfait pour la conservation de nos artéfacts, si on le réaménageait en conséquence. Mais les investissements doivent frôler le 1 M$, au moins », indique Rosaire Ouellet.
Il a même été suggéré par différentes sociétés d’histoire et de défense du patrimoine du Québec de transformer l’ancienne meunerie et bergerie de la Ferme-école Lapokita, menacée de démolition jusqu’à l’an dernier, en un pavillon du MQAA. Rosaire Ouellet avoue être un partisan de l’idée et avoir été contacté par le ministère de la Culture et des Communications à ce propos, lorsque ce dernier a procédé à l’évaluation de la valeur patrimoniale de ces bâtiments, l’an dernier.
« Notre réponse a toujours été la même, oui on a un intérêt, mais le Ministère est-il prêt à nous appuyer financièrement pour adapter le bâtiment en conséquence ? Et l’ITAQ, de son côté, accepterait-elle d’avoir des touristes sur les terrains de sa ferme, en été ? »
Rosaire Ouellet croit d’ailleurs que des rapprochements entre l’ITAQ et le Musée sont souhaitables dans le futur. La nouvelle autonomie dont jouit l’institution d’enseignement est porteuse de possibilités et de partenariats, selon lui.
Achalandage
Une des déceptions qui anime le président est le faible pourcentage de la population régionale qui visite le MQAA sur une base régulière. Depuis quelques années, si l’achalandage au Musée se maintient, c’est clairement grâce à l’achalandage touristique et non régional, mentionne Rosaire Ouellet.
La chose le désole d’autant plus que toutes les raisons sont bonnes pour les gens de la région de retourner visiter le MQAA. S’il reste encore quelques expositions ethnologiques de l’époque du Musée François-Pilote, la nouvelle vocation agriculture et alimentation, unique au Québec, est clairement ce qui a pris le dessus depuis plusieurs années au chapitre des expositions.
Le porc s’expose, ou même Maudite boisson, ont même circulé à plusieurs endroits au Québec, entre autres au Stade Olympique à Montréal, signe de leur grande qualité, rappelle le président. La toute dernière, Mycelium, consacrée aux champignons, récolte aussi d’excellents commentaires et devrait à son tour cheminer vers d’autres musées.
« La prochaine étape serait de travailler le virage numérique du Musée, peut-être mettre en place des audioguides et des visites virtuelles, même numériser nos artéfacts. C’était un projet de notre planification stratégique qui a été mis sur la glace, mais qui devrait faire partie de notre relance », conclut Rosaire Ouellet.