Étienne Bouchard est directeur général de La Traversée depuis quelques semaines seulement, mais il s’y sent déjà très bien, une aise qu’il attribue à la bienveillance régnant dans la maison. Son arrivée à la tête de l’organisme communautaire œuvrant en santé mentale au Kamouraska coïncide avec le départ à la retraite d’Éliane D’Anjou, qui y a travaillé 26 ans.
Le nouveau directeur général, qui accueille ce poste avec humilité, se décrit comme ayant la gestion « dans le sang ». Il arrive avec de l’expérience dans le domaine : il a occupé le poste de directeur général à plusieurs reprises, dont celui du Centre local de développement de la MRC de Bonaventure, et d’un centre de la petite enfance dans la Baie-des-Chaleurs, en plus de celui de La Pocatière.
Dans les dernières années, M. Bouchard a plutôt travaillé comme consultant en développement organisationnel, mais le rôle de gestionnaire lui manquait. « Quand on est consultant, c’est amusant puisqu’on peut toucher à tout. Par contre, la responsabilité n’est jamais la nôtre. Quand on est gestionnaire, on met nos culottes. On s’engage. »
Le poste s’est présenté à M. Bouchard par le biais d’annonces dans les médias, et a piqué sa curiosité. « J’essayais de comprendre quelle était la mission et quel était le genre d’organisation. Quand j’ai compris, j’ai pensé que ça pourrait être stimulant d’y contribuer, soutient-il. Ça me parle. »
Une maison pour et par les membres
Un des aspects de La Traversée qui captive le plus le gestionnaire, c’est le rapport entre l’organisme et les personnes qui la fréquentent. Ici, on ne parle pas d’une « clientèle », mais bien de « membres ». La nuance se situe au niveau du type d’aide : plutôt que d’offrir des soins « curatifs », comme des psychologues et des psychiatres, l’organisme offre des soins « alternatifs », et fait appel à des intervenants en éducation spécialisée. Ceux-ci seraient capables de reconnaître les besoins des membres et de planifier des activités pour y répondre.
Les membres de la maison ont parfois été référés par le système de santé traditionnel, comme le CISSS, alors que d’autres y parviennent par le bouche-à-oreille, ou en participant à des activités ouvertes au public. Le statut de membre n’est toutefois pas réservé à ceux qui vivent des difficultés en santé mentale. Parfois, ce sont leurs proches.
Peu importe ce qui les motive à prendre part à l’organisme, les membres peuvent être bénévoles, ou participants aux activités. « Puisqu’ils sont membres, c’est un peu à eux aussi la maison », reconnaît M. Bouchard. En raison de cette dynamique, « il y a un moment où la différence entre l’aidant et l’aidé est moindre. Les gens ne sont pas des patients avec un médecin, ce sont des membres qui s’entraident. C’est ça, l’approche alternative. »
Avenir
En ce qui a trait à ses objectifs en tant que nouveau directeur général, M. Bouchard mise sur la continuité de l’organisme. « Ce qui est le plus important pour moi, c’est de demeurer pertinent en fonction des besoins des membres. Pour l’instant, je ne vois pas l’utilité de complètement changer la structure. Elle est bonne, et les gens ici sont bienveillants. » Le gestionnaire se voit « amener les membres là où ils veulent aller. »