Sainte-Anne-de-la-Pocatière a obtenu l’autorisation du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH) permettant l’agrandissement de son périmètre urbain de 4,26 hectares pour y permettre le développement du Parc bioalimentaire, en collaboration avec la Ville de La Pocatière. Elle s’apprête maintenant à faire l’acquisition du terrain en question appartenant au Centre de développement bioalimentaire du Québec (CDBQ).
Quatre ans et demi de travail, a tenu à rappeler le maire de Sainte-Anne-de-la-Pocatière Rosaire Ouellet. « C’est le moment où on a déposé conjointement avec la Ville la demande pour exclure l’équivalent de 9 hectares de terres agricoles auprès de la Commission de protection du territoire agricole (CPTAQ), de part et d’autre de nos territoires respectifs », a-t-il rappelé.
Si La Pocatière s’est vue refuser sa partie de 4,64 hectares, elle s’est depuis reprise avec une demande plus modeste de 2 hectares qui a récemment été acceptée, de confirmer le maire Vincent Bérubé. Chanceuse dès le départ, Sainte-Anne-de-la-Pocatière devait quant à elle attendre l’autorisation du MAMH permettant l’agrandissement de son périmètre urbain avant d’aller de l’avant.
« Il a fallu revenir au moins à deux ou trois reprises auprès du Ministère pour que ça débloque et qu’on obtienne notre autorisation », résume Rosaire Ouellet.
Une rencontre en tête à tête avec le premier ministre François Legault, l’automne dernier, alors qu’il était de passage dans la région, semble visiblement avoir fait bouger les choses. « Je n’ai pas la certitude que c’est ça, mais quand un premier ministre regarde deux maires dans les yeux et dit : “Ne vous inquiétez pas, vous allez l’avoir votre parc bio”, j’ai de la misère à croire que ce n’est pas ce qui a fait la différence », déclare le maire de Sainte-Anne-de-la-Pocatière qui en est à son troisième mandat.
Intérêt
Une fois l’acquisition du terrain finalisée avec le CDBQ, le parc bioalimentaire pourra désormais accueillir ses premières entreprises. L’automne dernier, Le Placoteux rapportait que le centre collégial de transfert de technologie (CCTT) Biopterre avait un intérêt pour y réaliser un projet de serres utilisables 12 mois par année et à la fine pointe de la technologie pour y mener des projets de recherches et de l’enseignement aux étudiants du Cégep de La Pocatière inscrits au programme étudiants-chercheur. L’investissement, s’il se concrétise, frôlerait les 6 M$.
« Je sais que Biopterre évalue aussi d’autres endroits, mais au final, tout est conditionnel à ce qu’il obtienne le financement pour son projet », ajoute Rosaire Ouellet, pour qui la Ville et sa Municipalité devront réfléchir rapidement à débloquer de nouveaux espaces dès qu’il y aura au moins deux projets d’établis au sein du parc bioalimentaire. « 4,2 hectares, ce n’est pas gros. Une fois que t’as quatre entreprises d’installées, il ne reste pas grand-chose », poursuit-il.
Engouement à La Pocatière
Également président de Développement économique La Pocatière (DELP), Vincent Bérubé se réjouit des avancées que vit principalement Sainte-Anne-de-la-Pocatière dans le dossier du parc bioalimentaire. « L’organisation que je représente veille au développement économique de tout le milieu pocatois et c’est le message qu’on veut envoyer aux entrepreneurs : nous sommes prêts à les accueillir », insiste-t-il.
Dans cet esprit, un engouement se ferait d’ailleurs sentir pour le parc industriel Charles-Eugène-Bouchard, voisin de l’usine Alstom, dit-il, où trois entreprises auraient actuellement un intérêt en vue de s’y installer. Dans le parc de l’innovation, un seul terrain serait toujours à vendre.
« Je me suis engagé à rencontrer des entrepreneurs et on essaie de les rassurer au chapitre de la main-d’œuvre pour l’attirer à La Pocatière. Il y a justement des projets dans les cartons pour le résidentiel, ce qui me fait dire qu’on ne restera pas longtemps en bas de 4000 habitants. Des actions claires sont prévues dans les prochains mois et les prochaines années pour attirer de la main-d’œuvre et inciter les gens déjà ici à demeurer à La Pocatière. Ça va bouger », a-t-il conclu, confiant.