Le plan de gestion du cerf 2020-2027 et les données scientifiques

Photo : Louis Turbide.

Lors de la rencontre technique des membres de la Table nationale de la faune (TNF), organisée par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP), la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs (FédéCP) a été informée du bilan des deux premières années du plan de gestion du cerf de Virginie au Québec.

À la suite des questionnements légitimes de nombreux chasseurs, le MFFP a décidé de convoquer les partenaires à une rencontre exceptionnelle le 1er mars dernier et de présenter les résultats des deux premières années du plan de gestion du cerf. Le ministère a démontré qu’il n’y avait pas de nécessité d’apporter des modifications en urgence pour assurer la conservation de la population de cerfs.

La FédéCP a pu y constater, à la lumière du bilan détaillé des deux premières années, que les objectifs initiaux du plan de gestion sont en voie d’être atteints. Le plan de gestion répond aux objectifs de faire face à la baisse du nombre de chasseurs qui était observée depuis plusieurs années, de simplifier la réglementation, de répondre aux attentes des chasseurs, de contrôler des effets déprédateurs du cerf, de limiter les accidents routiers et de favoriser l’économie.

Les principales nouvelles mesures du plan 2020-2027 n’ont pas affecté drastiquement la récolte globale de cerfs comme certains le craignaient. Ces mesures sont : l’instauration du permis de zone, la possibilité d’obtenir deux permis par chasseur, le partage du permis cerf sans bois, l’harmonisation des dates de chasse, l’instauration d’une fin de semaine dédiée à la relève et l’ajout de deux zones : 15 Est et 26 Ouest. La mesure permettant l’achat de deux permis avait particulièrement suscité l’inquiétude. Au moment de l’élaboration du plan, la FédéCP avait demandé à ce que le deuxième permis ne puisse pas être obtenu dans une zone à faible densité, une proposition qui n’avait pas été retenue.

 Par rapport à la moyenne de 2017 à 2019, la récolte 2020 a été inférieure de 3 % et la récolte 2021 a été supérieure de 3 %.  L’augmentation de prélèvement de 2020 à 2021 indique un redressement des populations à la suite de l’hiver 2019 qui avait été très rigoureux. La variation relativement faible de la récolte totale indique donc que les effets des nouvelles modalités de gestion sont limités.

 Rencontre technique

 La rencontre technique a été l’occasion d’aborder d’autres sujets relatifs à la gestion qui suscitent un grand intérêt et certaines inquiétudes de la part des chasseurs : le ratio mâle-femelle et la restriction sur la taille légale des bois (RTLB).

Les biologistes du ministère ont rappelé qu’aucun protocole scientifique ne permet d’évaluer avec précision le ratio des sexes au sein d’une population de cerfs sauvages. Malheureusement, en l’absence de données probantes sur cet aspect, le ministère n’appliquera aucune mesure réglementaire pour moduler le ratio mâle-femelle.

Quant au projet pilote sur la RTLB, mis en place à la suite d’interventions de la FédéCP, il est arrivé au terme des cinq années de chasse prévues. Il reste au ministère quelques suivis à faire, dont un inventaire aérien des populations des zones 6 Sud, 6 Nord et 7 Sud, l’analyse d’un sondage de satisfaction auprès des chasseurs de ces zones et une évaluation de la productivité des biches à partir d’animaux morts à la suite d’accidents routiers. Par la suite, la rédaction du rapport final sera achevée. Une rencontre devrait avoir lieu à ce sujet l’automne prochain. C’est à la suite de l’analyse des données du projet pilote que pourra être prise une décision quant à l’utilisation de la RTLB dans la gestion du cerf au Québec.

Source : Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs