Le village de Kamouraska serait le berceau du tourisme et de la villégiature en Amérique du Nord. Qu’en est-il vraiment ?
L’appréciation des rivages et des eaux salines pour se refaire une santé, comme on le disait à l’époque, est liée à de nouveaux rapports à la nature et au paysage, mais aussi à l’hospitalité des familles de notables de Kamouraska. En effet, depuis au moins 1815, le village de Kamouraska est invitant parce que l’on s’éloigne des bruits et de la pollution des villes pour vivre une expérience de nature et de repos. Dans sa Description topographique de la province du Bas-Canada publiée en 1815, Joseph Bouchette affirme que Kamouraska est le « Brighton du Bas-Canada ». Les familles Taché, Routhier, Michaud et Pelletier attirent les visiteurs qui appartiennent à leur réseau social et familial. Certains habitants louent leur maison.
Au début des années 1820, Kamouraska est une destination touristique très prisée. En 1821, l’aubergiste William Croft y ouvre un établissement dans lequel il se vante d’offrir ce qu’il y a de mieux. Il a aménagé des bains froids ou chauds remplis d’eau de mer ou d’eau de pluie et il offre une sélection de vins et liqueurs. Chercherait-on à imiter la station balnéaire de Brighton en Angleterre ? Il est certain que la culture balnéaire de certains Britanniques a exercé une influence sur les habitants du Bas-Canada. D’autres lieux comme Notre-Dame-du-Portage et Cacouna attirent les villégiateurs au cours du XIXe siècle.
Avec l’arrivée des bateaux à vapeur, des voyages de plaisance sont alors possibles jusqu’à certains villages qui disposent d’un petit quai. En 1826, le vapeur Laprairie quitte le port de Québec pour Kamouraska. On prévoit une excursion d’une durée de 24 heures. Quelques années plus tard, on prend le vapeur New Swiftsure de Murray Bay (La Malbaie) pour un aller-retour à Kamouraska. En 1843, une croisière sur le vapeur Alliance en partance de Montréal permet de se rendre à Rivière-du-Loup avec escale à Kamouraska.