Les jardins scolaires, une activité méconnue

Le jardin scolaire vu du couvent Saint-Aubert en 1918. Photo : Archives de la Côte-du-Sud, Fonds de la Famille Blais de Saint-Aubert.

Au début des années 1900, les efforts pour ruraliser le Québec sont importants. L’enseignement agricole y contribue par l’ouverture d’écoles d’agriculture, d’orphelinats agricoles et des jardins scolaires.

Si le premier de ces jardins scolaires est fondé en 1904 à Sainte-Rose-de-Laval, cette initiative ne tarde pas à être imitée dans les années suivantes. En fait, la mise en place de ces jardins fait partie d’un mouvement de ruralisation scolaire dont l’agronome Jean-Charles Magnan est le principal promoteur. Ce mouvement s’étendra dans plusieurs régions du Québec.

Ces emplacements pour jardiner se situent généralement derrière les couvents, les collèges et les écoles de rang. Ils permettent aux élèves de s’initier très tôt aux travaux de la culture maraichère et à certains rudiments de l’agriculture. En 1915, on en comptait 710*.

Pour aménager et enseigner les rudiments de l’agriculture, les institutrices de la Côte-du-Sud suivent une formation spécialisée à l’école d’agriculture de Sainte-Anne-de-la-Pocatière. Les jardins scolaires qu’elles mettent sur pied sont supervisés par des agronomes de cette école. En septembre, certaines organisent une exposition scolaire agricole qui permet de mettre en valeur les récoltes ou le travail effectué. À l’époque, le service provincial de l’horticulture encourage ces initiatives en donnant un prix aux élèves qui entretiennent un petit jardin et qui se démarquent lors de cette exposition. À Saint-Aubert dans le comté municipal de L’Islet, ces activités éducatives ont beaucoup de succès. Dirigé par les sœurs de la congrégation Notre-Dame, le couvent de cette paroisse ouvrait ses portes en 1877.

*Thérèse Hamel, Michel Morisset et Jacques Tondreau, De la terre à l’école, Histoire de l’enseignement agricole au Québec, 1926-1969, Montréal, Hurtubise HMH, 2000, p. 114.