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L’horaire de faction toujours incertain dans L’Islet Nord

Jean-Pierre Lebel, Stéphane Lévesque et Guy Jourdain du Comité action citoyenne de L’Islet-Nord. Photo : Archives Le Placoteux

À la suite à l’annonce de compressions dans le réseau de la santé totalisant 1,5 milliard de dollars avant le 31 mars 2025, le Comité action citoyenne (CAC) de L’Islet Nord se dit inquiet concernant la mise en œuvre de la conversion d’horaire de faction pour le secteur de L’Islet Nord. Selon leur analyse, la conversion se ferait au prix de la perte d’une ambulance. De plus, le plan proposé par le CISSS — qu’on dit appuyé par Mathieu Rivest — ne tiendrait pas la route.

« Avec le déploiement dynamique que permettent les horaires à l’heure, ça serait une ressource de moins pour répondre aux appels au 911. Ce sont les régions environnantes telles que Montmagny, L’Islet-Sud et La Pocatière qui en feront également les frais », déclare Stéphane Levesque du CAC de L’Islet Nord.

L’utilisation des services juridiques du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) par l’entremise de la Loi sur l’accès à l’information aurait d’ailleurs été nécessaire pour que le CISSS de Chaudière-Appalaches fournisse au comité les données sollicitées.

« À la suite de la rencontre du comité avec Mathieu Rivest à son bureau de Montmagny, le 26 avril 2024, des données probantes devaient être fournies au comité afin qu’on puisse prendre une position éclairée sur la proposition du projet de conversion par le CISSS. Il n’aura toutefois fallu que quelques jours d’attente pour être informé que, malheureusement, nous n’aurions aucune information, car le CISSS refusait toute transmission de données », explique M. Levesque.

La nécessité de la conversion à l’heure 24 heures par jour pour l’ambulance sous l’horaire de faction est demandée par le comité, tout en retenant le service de l’autre ambulance à l’heure disponible huit heures par jour. Rappelons que cette demande est sur le bureau de la CAQ depuis leur élection en 2018.

« Il est incompréhensible que les dirigeants pensent faire la conversion d’horaire avec le retrait de la deuxième ressource présentement en fonction à Saint-Jean-Port-Joli. Le plan proposé par le CISSS, dont le député Rivest se fait le porte-parole, ne tient pas la route! Comment un enjeu aussi important n’a-t-il pas été résolu à ce jour? » renchérit Stéphane Levesque.

Encore de la découverture

Dans la nuit du 26 janvier dernier, la population a subi une fermeture de l’ambulance toujours sur l’horaire de faction durant huit heures alors qu’elle était la seule attitrée à L’Islet Nord. Selon leur disponibilité, un rapprochement d’ambulance d’autres secteurs environnants était là pour répondre aux appels lancés au 911 afin de pallier la fermeture. Cette situation a eu pour effet d’augmenter le délai pour l’arrivée de l’ambulance au domicile du patient. Selon le comité, cette situation récurrente serait due à un débordement de charge de travail que peut causer le type d’horaire de faction.

De plus, entre le 2 janvier et le 2 février, les deux ambulances du secteur de L’Islet Nord ont été sollicitées à neuf reprises dans les mêmes périodes, dont à deux reprises dans la même journée, soit le 3 et le 25 janvier. De l’avis du comité, cette statistique prouve la nécessité de garder l’ambulance en fonction.

« Dans ce contexte, le comité n’a d’autre choix que d’entreprendre une tournée des municipalités concernées, afin d’expliquer en détail le dossier à la population. Il est prévu que les présentations se feront en collaboration avec le palier municipal, et bien entendu, le député Rivest sera au fait de ces rencontres s’il veut bien y participer », conclut Stéphane Lévesque.

Rivest réagit

Contacté par Le Placoteux, le député caquiste de Côte-du-Sud Mathieu Rivest n’a pas apprécié la sortie du CAC de L’Islet Nord, affirmant qu’on ne pouvait pas prévoir le résultat, car la décision n’était pas encore prise par le CISSS.

« Ce n’est pas moi qui la prends, cette décision, attendons au moins le dénouement! En ce qui me concerne, j’ai fait les représentations nécessaires auprès des instances, en mettant l’accent sur les besoins de la région. Une seule demande de conversion d’horaire de faction a par ailleurs été demandée en Chaudière-Appalaches, et c’est à Saint-Jean-Port-Joli. Je souhaiterais donc qu’on travaille ensemble avec tous les partenaires impliqués afin de trouver les solutions, au lieu qu’on m’accuse inutilement en tenant pour acquise une décision qui n’est pourtant encore connue de personne », déclare-t-il fermement.

« J’ai offert au comité que la région obtienne un projet pilote de paramédecine communautaire, visant à soutenir la période de transition entre les soins hospitaliers et le retour dans leur milieu de vie des patients atteints de maladies chroniques. C’est un projet qui se ferait en collaboration avec les paramédicaux, et les membres du comité avaient l’air emballés. Pourtant, ils ne me sont jamais revenus avec cette proposition. Sincèrement, je trouve leur sortie contre-productive », conclut le député Mathieu Rivest.