L’ITAQ peut prendre son envol

Dans le sens horaire, à partir du haut à gauche : André Lamontagne, Marie-Eve Proulx, Aisha Issa et Alain Chalifoux. Photos : Maxime Paradis.

Le coup d’envoi au nouvel Institut de technologie agroalimentaire du Québec (ITAQ) a été donné le 30 juin à son campus de La Pocatière. Après des semaines de déchirement en lien avec le port d’attache de la direction générale de l’institution collégiale, les mots d’ordre étaient : rassembler, mobiliser et innover.

André Lamontagne, ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation et ministre responsable de la région de la Chaudière-Appalaches s’était déplacé pour l’occasion. Il était accompagné de la députée de Côte-du-Sud Marie-Eve Proulx, de la première directrice générale de l’établissement Aisha Issa et du premier présent de l’histoire de l’institution Alain Chalifoux.

D’entrée jeu, le ministre Lamontagne a rappelé le contexte dans lequel il a travaillé le projet de loi 77 à l’origine de la constitution de l’ITAQ. Donner plus d’autonomie et de flexibilité à ce qui était jadis connu sous le nom de l’ITA et qui fonctionnait selon le principe d’une direction du MAPAQ figurait parmi ses six priorités à titre de ministre de l’Agriculture lorsqu’il est entré en poste à la fin 2018.

La députée de Côte-du-Sud Marie-Eve Proulx a quant à elle remis les pendules à l’heure après des semaines de débat sur l’adresse du siège social de l’établissement qui a été arrêtée à Saint-Hyacinthe. Elle a rappelé qu’elle a travaillé dans l’ombre auprès de son collègue André Lamontagne à faire valoir le rôle crucial et incontournable du campus de La Pocatière pour l’histoire et l’avenir de l’agriculture au Québec.

« Le ministre l’a reconnu, car la convention financière qui liera l’ITAQ au MAPAQ fera état d’une obligation de partage équitable des ressources administratives entre Saint-Hyacinthe et La Pocatière. Et il sera impossible pour le conseil d’administration de l’institution d’agir différemment sans l’accord du ministre de l’Agriculture », a-t-elle précisé.

En mêlée de presse, André Lamontagne a avoué que de libeller cette orientation dans la convention qui lie l’ITAQ à son ministère était naturel et qu’il s’agissait aussi d’une réponse aux nombreuses préoccupations du milieu qui ont émané ces dernières semaines. La directrice des études, Mme Monique Lambert, aura d’ailleurs son port d’attache à La Pocatière, a-t-il précisé. Mme Lambert travaillait déjà à l’ITA, Campus de La Pocatière depuis maintenant trois ans.

Gestion

Le président Alain Chalifoux était le seul représentant indépendant du conseil d’administration présent sur scène. Gradué de l’ITA, tout comme son père, M. Chalifoux représente la 4e génération à la tête de l’entreprise familiale Laiterie Chalifoux.

« Laiterie Chalifoux est une entreprise centenaire qui a su passer à travers le temps en s’adaptant et en innovant. C’est ce qu’on veut pour l’ITAQ et c’est cette énergie-là qu’on sait que M. Chalifoux insufflera au conseil d’administration », a déclaré André Lamontagne.

La directrice générale Aisha Issa s’est quant à elle dite prête à s’attaquer aux défis de l’industrie agroalimentaire et de l’enseignement à travers l’ITAQ. Son souhait est de mobiliser les forces internes de l’établissement et celles du milieu pour remplir les différentes missions de l’institution que sont la formation, la recherche et le service aux entreprises.

« Il y a aussi des investissements en infrastructures qui agiront comme fer de lance et auxquels on va s’attaquer dans les prochains mois. À La Pocatière, plusieurs ont déjà été identifiés et nous allons travailler dessus, tous ensemble », a-t-elle mentionné.

Au moins 59 M$ sont prévus pour de nouvelles constructions sur le site des deux campus et 12 M$ en maintien d’actifs, à La Pocatière seulement. Au chapitre des nouvelles constructions, le ministre Lamontagne a rappelé le projet d’un bâtiment multiélevage pour La Pocatière, sans en préciser la nature. Dans le maintien des actifs, une somme sera allouée pour la conservation de l’ancienne meunerie et bergerie de la Ferme-école Lapokita que le MAPAQ envisageait détruire jusqu’à tout récemment, dans le but de la convertir à une autre mission, ultérieurement.

En ce qui concerne le budget d’exploitation de l’ITAQ, celui-ci doit s’élever à environ 33 M$, soit davantage que l’ancien ITA. Cette majoration tient compte des besoins additionnels venant avec l’autonomie de gestion aujourd’hui dévolue à l’Institut.