Cette année, il y avait plusieurs raisons de souligner le 350e anniversaire de certaines seigneuries de la Côte-du-Sud. En effet, huit d’entre elles ont été concédées en 1672 par l’intendant Jean Talon. Pourquoi ?
Jean Talon avait plusieurs ambitions durant son mandat, dont celle de coloniser les terres de la vallée du Saint-Laurent. Il profita d’une période de paix avec les populations autochtones pour encourager le peuplement de la Côte-du-Sud. Sa politique d’occupation du territoire obligea les seigneurs à tenir feu et lieu, c’est-à-dire à résider dans un manoir et à concéder des terres à des habitants provenant de Québec et de sa région. Auparavant, plusieurs seigneurs n’occupaient pas leur domaine et négligeaient de faire prospérer leur seigneurie.
L’année 1672 est donc significative puisque huit nouvelles seigneuries apparaissent sur le territoire, celles de Beaumont, La Durantaye, La Pocatière, Rivière-Ouelle et L’Islet-du-Portage (Saint-André-de-Kamouraska). Quatre autres sont ouvertes sur le territoire actuel de Cap-Saint-Ignace, elles portent les noms de La Fresnaye, Gamache, Saint-Joseph (Fournier) et Vincelotte. D’autres importantes seigneuries seront concédées dans les années suivantes ; celle de Kamouraska en 1674 et celles de Bonsecours, L’Islet et Port-Joly en 1677.
Les projets de Talon sont difficiles à réaliser, car certains seigneurs ne respectent pas leurs obligations. C’est le cas du seigneur de L’Islet-du-Portage Pierre Bécard de Grandville qui préfère exploiter sa seigneurie de l’Île-aux-Grues. La seigneuresse de La Pocatière Marie-Anne-Juchereau parvient graduellement à attirer des colons sur ses terres. Jean-Baptiste François Deschamps de la Bouteillerie se fait concéder la seigneurie de la Bouteillerie (Rivière-Ouelle) en 1672. Il ne tarde pas à y établir des habitants et à se construire un manoir. En 1681, 11 familles y sont déjà établies.
En 2022, les municipalités de Beaumont, Cap-Saint-Ignace et Rivière-Ouelle soulignaient le 350e anniversaire des seigneuries ayant été constituées sur leurs territoires.
Pour en savoir plus sur les pionniers de Rivière-Ouelle et de Kamouraska notamment, on consultera le livre de Serge Lambert et Doris Girard, Le Kamouraska et la Grande-Anse paru aux Éditions GID.