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L’UPA du Bas-Saint-Laurent sur le qui-vive face aux menaces états-uniennes

Le secteur agricole du Bas-Saint-Laurent se prépare à toute éventualité, entre défense des marchés existants et redéfinition de ses stratégies commerciales. Photo : Ddiapicard, PIxabay

L’incertitude plane sur les producteurs agricoles du Bas-Saint-Laurent, alors que les relations commerciales avec les États-Unis pourraient être ébranlées par d’éventuelles décisions protectionnistes. L’UPA se mobilise pour défendre les intérêts des agriculteurs.

« Avec son imprévisibilité, il est certain que des craintes émergent », affirme Nathalie Lemieux, présidente de l’Union des producteurs agricoles (UPA) du Bas-Saint-Laurent, en évoquant les déclarations de Donald Trump concernant d’éventuels tarifs sur les produits bioalimentaires. Si ces menaces se concrétisent, l’impact serait majeur pour les producteurs régionaux dont les États-Unis sont un marché crucial.

Les secteurs les plus vulnérables sont ceux fortement orientés vers l’exportation, notamment le sirop d’érable et certaines productions sous contingent. « C’est 70 % du volume de la production acéricole qui est exporté. Si des tarifs viennent compliquer l’accès au marché américain, les répercussions seront significatives », précise Mme Lemieux.

Afin de mieux anticiper la situation, l’UPA du Bas-Saint-Laurent travaille en collaboration avec son président national, Martin Caron, qui siège au comité sur les relations canado-américaines mis en place par le gouvernement fédéral. Ce comité a pour mission d’évaluer les risques, et de préparer des stratégies d’atténuation en cas de nouvelles barrières commerciales.

Parallèlement, l’UPA mène des travaux d’analyse afin d’identifier les options et les ajustements possibles.

« Il faut être prêt à toute éventualité », insiste Mme Lemieux. Un conseil général spécial a d’ailleurs réuni plusieurs spécialistes du secteur agroalimentaire pour mesurer l’ampleur des exportations concernées, et les impacts potentiels.

Dans cette optique, la promotion de l’achat local devient une avenue incontournable. « Chaque choix que nous faisons comme consommateurs et comme entrepreneurs peut avoir un effet sur notre souveraineté alimentaire », ajoute Mme Lemieux. Si le modèle d’exportation a longtemps été perçu comme un acquis, il devient essentiel de repenser la place de la production québécoise sur son propre territoire.

L’UPA surveille également les possibilités de soutien gouvernemental. En cas de pertes financières pour les producteurs, des mesures d’aide pourraient être envisagées, bien que la forme de ces soutiens reste à définir. « On parle d’aides ciblées, mais il faut éviter que ça pèse trop lourdement sur le panier d’épicerie des consommateurs », prévient Mme Lemieux.

Le Bas-Saint-Laurent représente une force agricole notable, avec plus de 2000 entreprises agricoles sur les 20 000 présentes au Québec. En tout, 42 000 agriculteurs génèrent annuellement des recettes de 13 milliards de dollars. Les investissements des entreprises agricoles dans l’économie régionale s’élèvent, quant à eux, à 1,6 milliard de dollars.