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Marée noire encore récompensé

Marée noire poursuit sur la route du succès. Photo : Fleuve Espace danse

Le court métrage Marée noire, réalisé par Chantal Caron de Saint-Jean-Port-Joli, vient de recevoir le prix de la meilleure réalisation au Nickel Independent Film Festival de Saint-Jean de Terre-Neuve. Ce nouveau trophée porte à seize le nombre de récompenses décernées à ce film produit par Fleuve Espace danse, et qui ne cesse de séduire les jurys à travers le monde.

Marée noire plonge ses racines dans une tragédie humaine et environnementale : le déraillement du train à Lac-Mégantic en 2013. Bien que l’idée soit née à ce moment, la réalisatrice a attendu plusieurs années avant d’oser l’aborder. Elle a choisi de transposer cette réflexion en danse et en images, créant une œuvre où la beauté brute du fleuve côtoie une part de gravité. L’esthétique poétique, les mouvements inspirés de la nature et la puissance des interprètes donnent au film une résonance universelle, qui explique son succès auprès de publics variés.

Interprété par Geneviève Robitaille, Marie-Maude Michaud et Léa Lavoie-Gauthier, Marée noire a vu le jour dans des conditions particulières, au fil de tournages échelonnés sur plusieurs années. La première étape, amorcée en février 2020 sur les glaces du fleuve Saint-Laurent, a dû composer avec la rudesse de l’hiver et les contraintes logistiques d’un plateau à ciel ouvert.

Chantal Caron expliquait au Placoteux que la pandémie est ensuite venue freiner les élans de la production, obligeant l’équipe à revoir sa façon de travailler. Plutôt que de suspendre le projet, ses collaborateurs et elle ont choisi d’investir dans de l’équipement afin de gagner en autonomie. Ils ont ensuite poursuivi les prises de vue sur la Côte-Nord, à Baie-Sainte-Catherine, aux Escoumins et sur les dunes de Tadoussac, enrichissant le film de paysages aussi grandioses que difficiles d’accès.

Actuellement, Marée noire poursuit sa route sur la scène internationale. Il est présenté au Royaume-Uni au Women Over 50 Film Festival, en Grèce au MPArt Festival, et a récemment été projeté en Espagne dans le cadre du Wild Fest. Chaque sélection confirme la portée de ce projet qui fait rayonner le Bas-Saint-Laurent et Saint-Jean-Port-Joli bien au-delà de nos frontières.

Pour Chantal Caron, cette reconnaissance s’ajoute à un parcours où danse et cinéma se nourrissent mutuellement, toujours en dialogue avec le fleuve Saint-Laurent.

Chantal Caron en quelques mots

Native de Saint-Jean-Port-Joli, Chantal Caron est chorégraphe, réalisatrice et fondatrice de Fleuve Espace danse.

Son parcours est marqué par une volonté constante de lier danse contemporaine et environnement, en particulier le fleuve Saint-Laurent qui inspire la majeure partie de son œuvre. Après avoir débuté comme interprète et enseignante, elle s’est tournée vers la réalisation de films de danse, un médium qui lui a permis de porter ses créations aux quatre coins du monde. Ses courts métrages, dont Glaces, crevasses et dérives, Prendre le Nord et Clémentine, ont récolté de nombreux prix internationaux. Reconnue tant par ses pairs que par sa communauté, elle a été désignée personnalité de l’année 2024 par Le Placoteux.

Chantal Caron. Photo : Courtoisie