La revalorisation à grande échelle des matières organiques est de nouveau repoussée dans la MRC de L’Islet. Une autre étude est sur le point d’être lancée afin d’évaluer cette fois la possibilité d’en faire le traitement directement sur le territoire.
Cette étude de faisabilité doit évaluer plusieurs aspects comme la viabilité économique de l’opération, l’impact environnemental et les volumes requis afin de rendre possible pareille entreprise. Si cette étude se concluait par des recommandations positives, un lieu de dépôt et de traitement des matières organiques verrait le jour dans la MRC de L’Islet avec pour objectif d’en faire du compost.
Contrairement à la MRC de Kamouraska qui envoie depuis 2015 les matières organiques produites sur son territoire à l’usine de biométhanisation de Rivière-du-Loup, et cela, malgré des résultats opérationnels et financiers mitigés, celle de L’Islet multiplie les études et les projets-pilotes afin de déterminer la meilleure avenue pour les détourner du bac vert. Rappelons que l’objectif de Québec est que tous les foyers de la province soient munis d’un bac brun permettant le compostage d’ici 2025, même chose pour les industries, commerces et institutions aussi appelées ICI.
Une stratégie provinciale s’échelonnant jusqu’en 2030 prévoit notamment une diminution progressive des redevances municipales par le biais du Programme sur la redistribution aux municipalités des redevances pour l’élimination de matières résiduelles (PGMR) du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) pour l’enfouissement des matières résiduelles, et cela, jusqu’au début 2024. À l’inverse, pour 2022 et 2023, la part attribuée aux municipalités quant à la gestion des matières organiques augmentera afin de les inciter à mettre en œuvre ce type de collecte. Ainsi, plus une municipalité retardera à instaurer le bac brun et plus il coûtera cher à ses citoyens de les envoyer au site d’enfouissement à même les matières résiduelles.
Précisons que ces échéanciers ont été revus sous le gouvernement caquiste actuel, l’échéancier initial d’étendre la collecte des matières organiques à l’ensemble du Québec étant fixé à 2022. Dans L’Islet, une étude visant à évaluer la faisabilité du traitement mécanobiologique des déchets avait été réalisée en 2019, dans cette optique. Cette technique, qui ne nécessitait pas l’instauration d’une collecte supplémentaire, devait permettre de soutirer un fort pourcentage de matières organiques à partir d’un tri mécanique des déchets qui auraient été ainsi passés au peigne fin avant d’être envoyés à l’enfouissement.
« L’investissement important que ça nécessitait fait qu’il aurait fallu s’attacher à d’autres MRC pour que l’opération devienne rentable. Et au moment de l’étude, la technologie n’était pas non plus reconnue par le MELCC, même si elle était déjà utilisée sous d’autres formes ailleurs au Québec. Pour ces raisons, ce n’est pas une option rejetée à jamais, mais on doit en évaluer d’autres », a indiqué le directeur général de la MRC de L’Islet Patrick Hamelin.
La revue des échéanciers gouvernementaux permet donc à la MRC de L’Islet de bénéficier encore d’une forme de période de grâce lui permettant ainsi de lancer cette nouvelle étude pour une gestion à l’échelle plus locale. Les résultats sont espérés, au plus tard, à l’automne.
Mentionnons qu’en parallèle, un projet-pilote d’un an a actuellement cours auprès de 24 ICI du territoire et que l’ensemble de la collecte et du traitement de la matière organique est assumé par la MRC de L’Islet par le biais d’une subvention de 259 322 $ provenant de RECYC-QUÉBEC. L’ensemble des matières collectées est envoyé au Centre régional de valorisation de la biomasse de Saint-Henri-de-Lévis.