Merci du fond du cœur!

Le journaliste Maxime Paradis quitte ses fonctions de rédacteur en chef du Placoteux afin de relever un nouveau défi.

Chers lecteurs,

Je profite de cet espace qui m’a été gentiment proposé pour vous annoncer que je quitterai progressivement, dans les prochaines semaines, mes fonctions de journaliste et de rédacteur en chef du Journal Le Placoteux.

Cette décision, qui peut paraître soudaine, est en fait le fruit d’un long questionnement dont j’ai entamé la réflexion il y a environ deux ans, au sortir de la pandémie. Une opportunité professionnelle dans la région, qui s’est présentée à moi de façon inattendue, est ce qui m’a fait prendre conscience que je n’avais finalement plus la flamme, et que le temps était venu de passer à autre chose.

Si je prends ces quelques lignes pour expliquer les raisons de mon départ, c’est afin de dissiper toute ambiguïté autour de la question. La situation difficile qui touche le milieu des médias traditionnels n’a en rien pesé dans mon choix. Les décisions qui ont été prises récemment par Le Placoteux, quant à la distribution par Postes Canada notamment, assurent à mon avis un bel avenir à notre publication papier pour les prochaines années.

Plus d’une crise et plus d’un départ sont survenus au fil du temps au journal, et chaque fois, Le Placoteux a su se relever et poursuivre sa mission de vous livrer une information locale et régionale de qualité, axée sur les préoccupations des gens de Kamouraska-L’Islet. Je ne suis donc pas inquiet pour l’avenir, cette volonté est trop fortement ancrée dans l’ADN du journal pour être entravée.

Pour tout dire, mon passage à l’écrit pour Le Placoteux en 2015, après douze années passées au micro de la station CHOX 97,5 à La Pocatière, a été au-delà de mes attentes : des sujets à traiter tous plus palpitants les uns que les autres; des chroniques qui ont fait jaser et grincer des dents; des dossiers sur des réalités méconnues de notre milieu; des reconnaissances provinciales par mes pairs, plus que je n’aurais souhaité.

Durant neuf ans, j’ai joui d’une liberté, d’une indépendance et d’une confiance auxquelles j’espère toutes les salles de nouvelles des hebdos du Québec ont accès. Il y a aussi les collègues, que j’ai tous adorés sans exception, et avec qui j’ai toujours eu un plaisir fou à travailler depuis mon entrée en poste en juin 2015. Avec certains d’entre eux — Stéphanie Gendron, Édith Lévesque, Louis Turbide, Marlyse Sambou, Éliane Vincent, José Soucy, le président Jean-Pierre Tirman —, ce sont de véritables amitiés qui ont été entretenues à l’extérieur du bureau, et qui ont été toutes plus enrichissantes les unes que les autres.

Plus largement, il y a aussi les collègues de la presse régionale, avec qui je me suis toujours fait un point d’honneur de cultiver de bonnes relations. Encore là, je me permets quelques noms : Patrick Bergeron, Jérôme Lévesque-Boucher et Fabienne Tercaefs de Radio-Canada; François Drouin et Andréanne Lebel d’Info Dimanche; Rémi Beaulieu, Richard Bossinotte et Antoine de la Durantaye de CHOX 97,5; Kévin Beaulé, Louis Deschênes et Daniel St-Pierre de CIEL 103,7; Katy Desjardins et Anne-Frédérique Tremblay de L’Oie blanche; Anne-Christine Charest, Guillaume Pigeon et Karl Turpin de TVCK; Jean-François Vallée pour le Mouton Noir; José Soucy de CMATV, avant qu’il ne joigne l’équipe du Placoteux l’an dernier.

S’il est une qualité que je souhaite qu’on retienne de mes années de journalistes en Côte-du-Sud et au KRTB, c’est celle d’avoir privilégié les collaborations entre les salles de nouvelles des différents médias. Nous ne sommes pas assez gros ni nombreux pour nous concurrencer, s’entraider est la clé si on souhaite éviter les déserts d’information dans notre région.

Mais voilà, malgré tous ces bons moments et ces belles rencontres, un sentiment d’usure s’est installé. Je crois qu’il ne peut en être autrement après 21 ans à travailler dans les médias de Kamouraska-L’Islet.

Le tour du jardin, comme veut l’adage, je l’ai fait plus d’une fois. L’actualité se renouvelle sans cesse, mais elle est aussi répétitive. « Se réinventer » et demeurer pertinent dans ce contexte est un défi de tous les instants. Cette réalité, combinée à une exposition publique permanente, finit par peser lourd. Inévitablement, on en vient à se souhaiter plus d’anonymat, dans la mesure de ce qui est possible pour un petit milieu comme le nôtre. Ces éléments sont pour beaucoup aujourd’hui dans ce désir de poursuivre, pour un temps, mon parcours professionnel dans l’ombre.

En terminant, je tiens à remercier Louis Turbide, directeur général du journal Le Placoteux. Si j’ai été embauché par Bruno Lacroix et Raymond Frève en juin 2015, c’est Louis qui, à son arrivée en poste au début de 2017, a bien saisi ma nature et ma volonté, comme peu de personnes sur mon parcours avant lui.

Par les orientations qu’il a mises en place au journal, il m’a ouvert un terrain de jeu dans lequel je me suis amusé et surpassé plus longtemps que je n’aurais pu l’imaginer.

Et vous, chers lecteurs, en étant aux premières loges chaque semaine pour apprécier le contenu que je vous préparais soigneusement, vous avez rendu cette aventure encore plus belle, sûrement l’une des plus enrichissantes que j’aurai la chance de vivre sur le plan professionnel. À vous tous, du fond du cœur, merci! Grâce à vous, je quitterai la profession prochainement avec le sentiment du devoir accompli.

Maxime Paradis, rédacteur en chef