Mes soins restent ICI pond un mémoire en lien avec le projet de loi 15

Jean Martin et Marie-Ève Fromantin. Photo : Maxime Paradis

Mes soins restent ICI se jette dans la mêlée. Le comité composé de citoyens et professionnels de la santé du Kamouraska a profité de l’étude détaillée du projet de loi n° 15 pour pondre un mémoire présentant des recommandations sur l’amélioration des soins et de la gouvernance en santé, en vue de l’adoption prochaine de cette nouvelle législation « visant à rendre le système de santé et de services sociaux plus efficace ». 

La rédaction de ce mémoire fait suite à la visite surprise du ministre de la Santé et des Services sociaux Christian Dubé en juin dernier. Lors des échanges, le député de Côte-du-Sud Mathieu Rivest a suggéré au comité de rédiger un mémoire exposant la réalité kamouraskoise.

« On a saisi l’occasion, car à la lecture du projet de loi, on parle beaucoup de décentralisation vers les grands centres régionaux, mais pas les sous-régions, comme nous », a résumé la Dre Marie-Ève Fromentin, porte-parole des professionnels de la santé.

Parmi ses recommandations, Mes soins restent ICI souhaite le maintien en place du directeur adjoint exécutif. Au Kamouraska, Pascal Lamarre assure cette fonction. Il fait le pont notamment entre les équipes des installations kamouraskoises du CISSS du Bas-Saint-Laurent et le président-directeur général Jean-Christophe Carvalho. Depuis sa nomination, Mes soins restent ICI remarque des effets bénéfiques, notamment de meilleures communications entre les équipes de travail qui évoluent moins en « silo ».

« Le rôle du directeur adjoint exécutif n’est pas bien défini dans le projet de loi. Qu’adviendra-t-il de lui? On ne souhaite pas qu’il disparaisse, mais que son pouvoir soit accru », a ajouté Marie-Ève Fromentin.

L’absence de conseils d’administration locaux au sein de la nouvelle structure de l’agence Santé Québec fait également craindre une forme de déconnexion avec les besoins exprimés par les populations locales.

En réponse, Mes soins reste ICI propose la mise en place d’un comité de vigie locale. Sa composition est même suggérée pour le Kamouraska : une présidence assumée par le préfet de la MRC, et huit autres représentants comprenant, entre autres, des citoyens ou usagers du Kamouraska, des professionnels de la santé en provenance des différents secteurs d’activité du territoire, des élus kamouraskois, et même un représentant du Cégep de La Pocatière, titulaire de la formation en soins infirmiers.

« Ce comité pourrait faire des recommandations à l’agence Santé Québec concernant les besoins du milieu, et il aurait aussi la responsabilité de faire rapport de ce qui se passe localement, à moins que le poste de directeur adjoint exécutif soit maintenu », résume Jean Martin, porte-parole des citoyens du comité Mes soins restent ICI.

Évaluer la « réforme »

Le mémoire recommande aussi de tenir des audits dans la région du Kamouraska, une fois la « réforme » instaurée. Mes soins restent ICI rappelle que des réformes structurelles de ce type surviennent pratiquement toutes les décennies dans le réseau de la santé, mais que des évaluations sur leurs bénéfices ou leurs ratés ne sont jamais réalisés.

« On demande de ne pas seulement se fier aux chiffres, mais d’aller vérifier sur le terrain si les gens ont réellement été bien soignés », poursuit Jean Martin.

Les porte-parole du comité Mes soins restent ICI mentionnent que leur mémoire a été déposé auprès du député de Côte-du-Sud Mathieu Rivest, et que ce dernier l’a reçu positivement.

Le député se serait engagé à le faire cheminer le plus loin possible. Le comité confirme d’ailleurs avoir reçu un accusé de réception en date du 20 septembre.L’étude détaillée du projet de loi n° 15 se poursuit dans la semaine du 24 septembre à Québec. La pièce maîtresse de cette réforme, poussée par le ministre Christian Dubé, est la création de Santé Québec, une toute nouvelle société d’État dotée d’un conseil d’administration national, qui aurait pour mission de coordonner le volet opérationnel du ministère de la Santé et des Services sociaux.

Ce dernier se concentrerait désormais sur la définition des grandes orientations et des stratégies pour le réseau de la santé publique.